Le 27 janvier, une femme, guérie d’un lymphome de Hodgkin, a donné naissance à une petite fille, à Brest, après une greffe de tissu ovarien.
Préserver la fertilité
En 2015, on diagnostique un lymphome à la Bretonne. Le traitement implique une poly-chimiothérapie, « à potentiel stérilisant ». Le médecin procède alors au prélèvement de l’un des ovaires de sa patiente, avant que le traitement ne débute. Les fragments de l’organe sont conservés dans de l’azote liquide.
« Les chimiothérapies n’amènent pas nécessairement une ménopause précoce chez les patientes, précise le professeur Philippe Merviel, chef de service gynécologie obstétrique au CHU de Brest. Quand c’est le cas, toute femme, dont cette patiente, doit se voir proposer une préservation de sa fertilité ».
D’autres naissances en vue ?
En 2021, la Bretonne souhaite bénéficier d’une greffe. Elle est guérie de son cancer. Le professeur insère alors, « sous le péritoine, à l’emplacement où son ovaire avait été enlevé », quinze fragments ovariens décongelés. L’intervention a lieu le 21 avril 2022. Deux mois plus tard elle retrouvait « un cycle hormonal normal ». Le 2 mai 2023, sa grossesse était officielle.
L’intervention « n’est pas difficile techniquement », mais la prise de la greffe est « plus aléatoire ». Trois autres patientes ont été greffées fin 2023 au CHU de Brest. « On attend de voir si les opérations sont des succès, mais si ce n’est pas le cas, nous pouvons toujours essayer de nouveau avec d’autres fragments de leurs ovaires », indique le Pr Merviel qui regrette un manque d’informations sur cette technique. « On doit continuer à sensibiliser pour donner de l’espoir aux patientes ».
Source : Ouest France, Marie Rabin (04/03/2024)
