Intelligence artificielle, intelligence humaine : la double énigme – Daniel Andler

Publié le 3 Juin, 2024

Celle dont tout le monde parle, et bien souvent sans bien la connaître, intrigue, étonne et même parfois inquiète. En effet, entre les mains de ses créateurs, elle semble gagner de vitesse l’intelligence humaine : ses performances, sa rapidité d’exécution, la variété de ses applications dans les domaines industriels, médicaux, militaires, et bien d’autres, semblent prendre un tour conceptuel proche de celui des simples humains, en beaucoup plus efficace !

Cette observation, source d’enthousiasme, de crainte et aussi d’illusions en réalité n’est pas vraiment nouvelle : l’apparition et la rapide montée en puissance de l’informatique depuis l’introduction en France du mot « ordinateur » en 1955 a galvanisé les chercheurs scientifiques et techniques, mais aussi, les essayistes, les romanciers, les cinéastes…

Que faut-il en penser ? Daniel Andler, professeur émérite de Sorbonne Université, membre de l’Académie des sciences morales et politiques donne sa réponse en procédant à une analyse rigoureuse dans deux directions principales, elles-mêmes sujettes à de multiples approfondissements : d’une part, il démontre que non seulement l’IA ne parvient pas à reproduire l’intelligence humaine dans son déploiement et ses facettes  multiformes ; d’autre part, et c’est l’aspect le plus subtil et audacieux de sa recherche, il accepte et accrédite l’idée que l’intelligence humaine a sa part de mystère, et qu’elle est substantiellement « insaisissable ».

En effet, selon notre auteur, l’IA, aussi développée soit-elle, ne sera jamais capable d’autre chose que la résolution de problèmes, dont les éléments sont encadrés par des algorithmes, définis comme des systèmes préconçus et exécutables mécaniquement pour une tâche, voire un système ou une architecture de tâches données.

Ceci étant établi, l’auteur peut en toute liberté aborder l’aspect éthique de son étude, qui le conduit à considérer l’IA non comme une concurrente de l’activité humaine cognitive et décisionnelle, mais plutôt comme un outil d’investigation  au service du Bien, avec ou sans majuscule, qu’il convient de maîtriser souverainement ; une réflexion éthique est nécessaire, guidée par la vertu de prudence, en pleine connaissance des risques, renforcée par le ferme propos de se garder de toute confusion des rôles.

 

Editions : Gallimard

Date de parution : 04/2023

Nombre de pages : 432

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