En Italie, Federico Carboni, âgé de 44 ans, est mort par suicide assisté jeudi dernier, le 16 juin. « Je regrette de mettre un terme à mon existence » a-t-il déclaré peu de temps avant de se donner la mort. Tétraplégique depuis 10 ans [1], il avait obtenu l’aval d’un comité d’éthique en novembre dernier pour recourir au suicide assisté (cf. En Italie, un comité d’éthique autorise un premier cas de suicide assisté). Les modalités fixées en février impliquaient qu’il se donne la mort lui-même : il s’est « administré un produit létal via une machine prévue à cet effet (…) qui a coûté environ 5000€ ». Il s’est procuré cet appareil via l’association Luca Coscioni [2] qui a organisé une collecte de fonds.
Un autre homme italien avait été autorisé à recourir au suicide assisté en mai dernier (cf. Italie : un homme paralysé autorisé à recourir au suicide assisté) ; il est mort par sédation lundi dernier (cf. Italie : un homme paralysé met fin à ses jours au moyen d’une sédation profonde).
En Italie, la loi dispose que toute personne ayant aidé quelqu’un à se suicider encourt cinq à douze ans de prison ; mais la Cour constitutionnelle italienne avait rendu un arrêt en 2019, dans lequel elle posait les conditions de la dépénalisation du suicide assisté, « pour les malades incurables souffrant de douleurs physiques ou psychologiques “insupportables” et maintenus en vie par des machines » (cf. Italie : la Cour constitutionnelle estime licite l’euthanasie alors que la loi la punit).
Federico Carboni, connu sous le pseudo « Mario », avait déposé une demande de suicide assisté en 2020, quelques mois après cette décision de la Cour constitutionnelle. Il avait aussi entrepris des démarches pour aller mourir en Suisse avec l’association Dignitas.
[1] Des suites d’un accident de la route
[2] Equivalent de l’ADMD en France
Sources : Courrier International (16/06/2022) ; The Telegraph (19/06/2022)