L’avortement médicamenteux requiert la prise de deux substances. « Le premier comprimé donné aux femmes qui font un avortement – qu’il soit médicamenteux ou chirurgical – est la Mifegyne, qui est un anti-progestatif ». Il vise à décoller le placenta et à dilater le col de l’utérus. Ensuite, une femme qui a recours à un avortement médicamenteux se voit prescrire « de la prostaglandine – une hormone qui provoque des contractions ». Ce comprimé doit être pris deux jours après le premier.
Une possible poursuite de la grossesse ?
Il arrive que des femmes se rétractent après la prise du premier « médicament », témoigne un médecin. Ainsi, « il suffit qu’elles disent que la grossesse n’était pas prévue, pour que dans les plannings familiaux, on leur dise qu’il faut “y remédier” et dans ces cas-là, on leur propose l’IVG médicamenteuse ». « On ne leur donne souvent pas le temps de la réflexion », déplore-t-il.
Mais il est parfois possible d’interrompre le processus explique ce médecin. Si l’on administre de la progestérone, « notamment avec un médicament appelé Utrogestan qui va maintenir en place le placenta et permettre la poursuite de la grossesse », « de préférence dans les 12 à 24h, voire dans les 48h suivant la prise de Mifegyne », il peut être possible de poursuivre la grossesse. « Mais cela ne fonctionne pas systématiquement », tempère-t-il.
Des séquelles ?
« La Mifegyne n’est pas tératogène, affirme ce médecin. Cette molécule n’entraîne aucune malformation. » En effet, « l’anti-progestatif n’agit que sur le placenta, pas sur l’enfant lui-même », explique-t-il. Par contre, la deuxième substance, la prostaglandine, « entraîne dans 4% des cas des malformations des membres et plus rarement une atteinte du cervelet ».
Source : L’Incorrect, Jeanne Leclerc (19/03/2021) – Photo : iStock