IVG : pas de problèmes psychiatriques ?

Publié le 1 Fév, 2011

Une analyse, émanant de la Susan Thompson Buffet Foundation, publie des conclusions sur le lien entre avortement et problèmes psychiatriques.

Cette étude réalisée par des chercheurs danois et intitulée "L’avortement provoqué du premier trimestre et le risque de désordre mental", est parue dans le New England Journal of Medicine. Entre 1995 et 2007, les chercheurs ont suivi 84 620 femmes ayant subi un avortement et 280 930 ayant eu un premier accouchement, sur une période allant de 9 mois avant l’événement à 1 an après.

Selon eux, sur cette période, les femmes ayant avorté sont trois fois plus nombreuses que celles qui accouchent à consulter un psychiatre pour la première fois. Pourtant, chez ces femmes, les résultats montrent que le taux de morbidité psychiatrique augmente peu après l’avortement : le taux annuel est de 14,6 pour mille avant l’avortement et de 15,2 pour mille après. "Nous concluons que les femmes n’ont pas un risque accru de premier épisode psychiatrique nécessitant une consultation ou une hospitalisation psychiatrique après une IVG, puisque le taux de morbidité psychiatrique est similaire avant et après l’avortement", a donc déclaré au Quotidien du médecin Trine Munk-Olsen, qui a dirigé l’étude.

Cette conclusion est remise en cause par le Dr Priscilla Coleman, professeur de développement humain et d’études familiales à la Bowling Green State University et spécialiste du rapport entre avortement et désordres mentaux. Selon elle, cette étude pose en effet des "problèmes majeurs".

Alors que les chercheurs de l’étude danoise concluent que les femmes avortant "éprouvent fréquemment des problèmes de santé mentale liés à des facteurs étrangers à la procédure", elle précise que les femmes ayant consulté avant un avortement "étaient probablement au milieu de la prise de décision d’avortement".

Elle souligne également que les chercheurs n’ont pas relevé une statistique intéressante de l’étude qui montre que le taux de problèmes de santé mentale est beaucoup plus élevé après un avortement (15%) qu’après une naissance (6,7%). Pour les femmes n’ayant pas été enceintes, le taux est de 8,7 %.

Les auteurs de l’étude précisent enfin qu’ils n’ont étudié que "les épisodes psychiatriques sévères, c’est-à-dire ceux nécessitant un recours au psychiatre. Pour cette raison, il nous est impossible de conclure sur les symptômes de dépression, les sentiments de tristesse ou de regret ou bien le soulagement" de la femme après l’IVG. Cette étude donne donc une appréciation d’autant plus restrictive de la santé mentale des femmes ayant avorté que, comme le précise encore Priscilla Coleman, "il y a des preuves abondantes qui montrent que les effets négatifs de l’avortement peuvent ne pas faire surface avant plusieurs années".
 

Le Quotidien du médecin (Dr Véronique Nguyen) 27/01/11 – LifeNews (Matthew Cullinan Hoffman) 27/01/11 – Slate.fr 28/01/11 – Sante.canoe.com 28/01/11

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