Jean Leonetti : ”l’exception d’euthanasie est une fausse bonne idée”

Publié le 18 Juil, 2008

Dans La Croix, Jean Leonetti, dresse un premier bilan de la mission d’évaluation de la loi sur la fin de vie dont il a été chargé en avril dernier, à la suite de l’affaire Sébire.

Quelques mois à peine après le début des auditions, le député UMP confirme que la loi actuellement en vigueur "est non seulement mal connue, mais mal appliquée" ; "les intervenants ont été unanimes à nous le dire".

Quant à savoir si l’actuelle loi répond à toutes les situations en fin de vie, Jean Leonetti répond que "toute la mort ne doit pas être réglée par la loi". Il faut distinguer deux types de situations : celles où une personne, qui a encore quelques années devant elle, réclame une assistance au suicide parce qu’elle ne veut plus vivre et celles où une personne souffrante est condamnée à mourir sous peu. Dans le premier cas, "la loi n’a pas vocation à répondre à ce type de demande". C’est à partir du deuxième cas que la mission dite Leonetti a réfléchi. "La plupart des problèmes non résolus tournent autour d’une même problématique : celle de malades maintenus artificiellement en vie", explique le député. Pour ces personnes, il propose la sédation profonde et un accompagnement du patient et de ses proches.

A propos de "l’exception d’euthanasie", Jean Leonetti affirme que "cette idée a été très fragilisée par les auditions". Premièrement parce que "s’il s’agit de dire, a posteriori, que l’euthanasie ne doit pas être considérée par la justice comme un homicide, cela signifie que donner la mort par compassion doit être considéré comme un mobile ouvrant droit à un traitement judiciaire particulier", ce que les juristes refusent. Deuxièmement parce que "s’il s’agit d’autoriser a priori dans certains cas l’euthanasie, cela pose encore plus de problèmes" et nécessiterait "un montage compliqué". "J’ai tendance à penser aujourd’hui que "l’exception d’euthanasie" est une fausse bonne idée", conclut-il.

Une chose enfin sur laquelle la mission s’est mise d’accord : celle de mettre en place un observatoire de la fin de vie qui disposerait de données objectives.

La Croix (Marianne Gomez) 18/07/08

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