Jean-Marie Le Méné : « La loi Veil aura sublimé le signe le plus sûr du déclin d’une civilisation »

Publié le 3 Juil, 2017

Dans une tribune publiée par Valeurs Actuelles, Jean-Marie Le Méné dénonce les ruptures induites par la dépénalisation de l’avortement menée par Simone Veil, ministre de la santé de l’époque. Si « les meilleures intentions ont été invoquées, il ne s’agissait que d’une dérogation au principe du respect de la vie, accordée en cas de détresse », l’acte « est tellement contre nature qu’il n’est tolérable que dénaturé ». Pour lui, « réduire le féminisme à un hygiénisme et assimiler un acte commis en blouse blanche à un acte médical en dit long sur la reddition de l’intelligence aux forces de l’illusion ». Et il déplore que « la grossesse interrompue, dont l’Etat a imposé le remboursement à la collectivité, comme un soin parmi d’autres », soit devenue « l’étape initiatique de la vie des femmes ».

 

Dans le domaine de la justice, il estime que « devenu indifférent au bien et au mal dont la frontière a été floutée, le droit s’est retiré peu à peu du service de la justice. Il ne consiste plus à rendre à chacun ce qui lui revient (en l’occurrence le respect de la vie à l’enfant conçu) mais à accompagner ce qui change dans la société ». « La transgression princeps de l’avortement est devenue le portail d’accès vers tous les ‘progrès sociétaux’. L’avortement ne prétend pas détruire la société mais la reconstruire sur une autre base : l’humain est le résultat d’une construction, d’un choix, d’un désir. En cela, il est une pierre fondatrice du transhumanisme ».

 

« Au nom de l’avortement, on a légalisé en quelques années tout une cohorte de pratiques avant-gardistes », constate-t-il. Car « la légalisation de l’avortement demeure la matrice de toutes les audaces ». Et « l’euthanasie n’échappe pas à la règle : donner la mort en fin de vie n’est pas moins compassionnel que la donner en début de vie ». Enfin, Jean-Marie le Méné considère le délit d’entrave comme la « clé de voute », d’un « dispositif qui empêche quiconque de lever un coin du voile et de dénoncer ‘le mensonge qui tue’ selon le mot de l’historien Pierre Chaunu ». D’un point de vue politique, « à l’évidence l’avortement, sanctuarisé dans le tabernacle de la République, ne peut pas faire l’objet de la moindre remise en cause ».

 

Et il regrette : « La loi Veil aura sublimé le signe le plus sûr du déclin d’une civilisation, le refus de ce ‘miracle qui sauve le monde’ par lequel Hannah Arendt désignait la naissance ».

Valeurs actuelles (30/06/2017)
La légalisation de l’avortement, la matrice de toutes les audaces

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