Kenya : elle vend ses ovocytes pour payer ses études

Publié le 28 Sep, 2020

« Le mois prochain, je vais passer au neuvième cycle et sûrement pas au dernier ». Lily Mwabea, une jeune kenyane de 23 ans, a financé ses études dans une université privée grâce à la vente de ses ovocytes depuis trois ans. Son « CV » est éloquent : « femme très talentueuse, athlétique, intelligente, poursuivant des études de médecine, belle à mourir et avec un indice de masse corporelle idéal de 19 ». Il coche toutes les cases demandées par les agences locales et internationales de ventes d’ovocytes.

Lily touche entre 30 000 et 45 000 shillings[1] pour chaque cycle qu’elle subit. Selon elle, « le marché américain est le plus rentable, mais il est très compétitif ». Une activité qui n’est pas sans risque. Avec neuf cycles déjà subis, la jeune femme a déjà largement dépassé la limite de six préconisée en 2014 par the American Society for Reproductive Medicine.

Un vide juridique qui fait le lit du marché

« Le Kenya n’a pas de loi régissant le don ou la vente de gamètes humains. Le projet de loi sur les techniques de procréation assistée 2016, est toujours en cours d’examen au Parlement. » Un projet qui prévoit qu’aucune rémunération ou « autre avantage » ne soit versé en contrepartie d’un don de sperme ou d’ovocyte.

En attendant les cliniques prolifèrent. Selon une étude menée par le professeur Diane Tober, « experte en reproduction à l’université de Californie », et publiée en août 2020 dans la revue Reproductive Biomedicine & Society Online, 86 % des 375 donneuses d’ovocytes considérées dans l’étude avaient reçu une rémunération. Le record étant détenu par une femme américaine « qui avait effectué 17 cycles de don sur trois ans et demi ».

Des risques négligés ?

Environ 77 % des donneuses se sentent mal informées quant aux risques possibles à long terme, notamment l’endométriose et les cancers l’appareil reproductif, selon l’étude du Pr Tober. Et un tiers des femmes ont déclaré « être très peu informées ou pas du tout » sur le risque de syndrome d’hyperstimulation ovarienne, « la complication la plus courante ». Une pathologie qui peut aller, dans « de rares cas », jusqu’à mettre en danger la vie de la femme.

 

[1] Entre 240 et 350 euros environ

Source : The Standard, Gatonye Gathura (28/09/2020)

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