Le Mexique vient de rendre légal l’avortement en cas de risque pour la santé de la mère. C’est la Cour suprême de justice du Mexique (SCJN) qui a statué mercredi : les femmes pourront désormais avorter en toute légalité à condition que la grossesse fasse courir un risque pour la santé de la mère. Jusqu’ici, les deux exceptions dépénalisant l’IVG, clairement définies dans les articles 333 et 334 du code pénal fédéral, étaient les cas de viol ou de risque de décès maternel.
La décision de la SCJN a été prise suite à l’analyse du cas de Marisa, une femme de 40 ans à qui l’avortement a été refusé par les médecins du Centro Nacional 20 de Noviembre de Mexico. Celle-ci souhaitait avorter en raison des risques qu’elle présentait de développer un diabète, une thromboembolie et une pré-éclampsie pendant la grossesse. Les médecins ont justifié leur refus en citant le code pénal, qui n’autorisait l’IVG qu’en cas de risque de décès.
La femme a déposé une injonction auprès du SCJN, qui lui a donné raison mercredi : « il a été déterminé que les dispositions de la Loi Générale de Santé peuvent prévoir l’accès au service d’IVG pour des raisons médicales ; pour cette raison, lors de ce refus, les conditions du droit à la santé n’ont pas été remplies ». La Cour précise qu’en refusant cette IVG, les médecins « ont augmenté le risque que sa santé se détériore » et qu’il s’agit d’un acte de « discrimination » puisque seules les femmes peuvent avoir recours à ce type d’intervention, « ce qui porte atteinte à leur droit au meilleur niveau possible de santé et de bien-être ».
Pour aller plus loin :
Décision de la Cour suprême du Mexique : L’ avortement ne sera pas dépénalisé
Telesur (15/05/2019) – México aprueba el aborto legal en caso de riesgo a la salud
Photo : Pixabay/DR