“La demande de mise en œuvre d’une procédure active d’euthanasie est rarissime”

Publié le 7 Juin, 2021

Dans une tribune adressée aux députés ayant soutenu la proposition de loi visant à légaliser l’euthanasie (Cf.  La PPL Falorni tombe en désuétude – le spectacle exagéré des promoteurs de l’euthanasie) et publiée par Le Figaro, 80 médecins et professionnels de l’hospitalisation à domicile rappellent que leur mission est « d’apaiser les souffrances physiques et psychiques des malades ».

En effet, si l’offre de soins palliatifs, notamment à domicile, demeure insuffisante en France, ils soulignent les nombreux progrès dans l’accompagnement des malades et le soulagement de leurs symptômes. De même, bien que certains patients expriment « leur souhait d’en finir », les soignants estiment que « [leur] rôle est d’accompagner ces moments et d’aider à surmonter ces épisodes d’angoisse ». Enfin, les signataires de cette tribune rappellent que « la demande de mise en œuvre d’une procédure active d’euthanasie est rarissime ». Ils reçoivent même de nombreux témoignages de patients et de familles les remerciant « de leur avoir permis, jusqu’à la fin, de profiter les uns des autres et de vivre, ensemble, des moments malgré tout heureux. » Il convient aussi de faire connaître, afin qu’elles soient davantage utilisées, la possibilité de déposer des directives anticipées.

Durant leurs études, les soignants apprennent à « tout mettre en œuvre pour sauver et guérir les malades » . Les pratiques euthanasiques sont contraires à toute déontologie. La souffrance, la maladie et le handicap ne sont pas en eux-mêmes sources d’indignité. Philippe Pozzo di Borgo et Marie Annick Pavageau vont même jusqu’à rappeler que « le respect témoigné par les soignants et leurs aidant a permis que soit préservée leur dignité d’homme et de femme et qu’ils ont su, malgré leur handicap, donner un sens à leur vie. » (cf. Euthanasie : « Ce prétendu droit m’enlève ma dignité, et tôt ou tard, me désigne la porte »). Enfin, les 80 signataires de cette tribune s’interrogent légitimement : « En octroyant ce droit à mourir « médicalement », comment ne pas craindre que dans le futur, notre société n’en soit pas à reprocher à des personnes, atteintes de maladies incurables, de ne pas faire usage de ce droit ? »

Un tel sujet sociétal « mérite un débat non pas seulement au Parlement mais au sein de la société dans son ensemble ».

 

Source : Le Figaro, Tribune collective (04/06/2021)

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