A l’occasion de l’anniversaire de la mort d’Alfred Nobel, le 10 décembre, Libération s’interroge sur le lien entre science et liberté en matière de tests génétiques. Si pour Alfred Nobel la première vertu de la recherche scientifique est "d’œuvrer pour le plus grand bénéfice de l’humanité", qu’en est-il de l’usage des empreintes génétiques, s’interroge le quotidien ? Ainsi le 8 décembre, la revue Nature, publie une intervention d’Alec Jeffreys, inventeur des empreintes génétiques, qui s’indigne de ce que l’ADN de près d’un million d’innocents soit stocké dans le ficher de police de son pays, ruinant ainsi le principe de présomption d’innocence fondant le système judiciaire. Toutefois, il reconnaît que le stockage des empreintes génétiques des criminels est utile et que "la science des empreintes génétiques" a permis d’innocenter des milliers de personnes condamnées.
Citons aussi la publication le 15 décembre par le service presse du Conseil de l’Europe d’une note sur l’intérêt des empreintes digitales et des profils ADN pour innocenter une personne ou établir sa culpabilité. Ce texte invite à la prudence sur les critères de conservation de ces données. Aujourd’hui seul le Royaume Uni autorise le maintien illimité des empreintes digitales et de l’ADN de toute personne, pour tout délit et même sans condamnation. Le Commissaire Thomas Hammarberg invite à établir des "règles claires" pour "prévenir les risques d’abus."
Libération (Corinne Bensimon) 16/12/08 – Council of Europe Press 16/12/08