L’Assemblée nationale adopte le texte du projet de loi de bioéthique en première lecture

Publié le 16 Oct, 2019

Mardi 15 octobre, à l’occasion du vote solennel, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture le texte du projet de loi de bioéthique à 359 voix pour, 114 voix contre et 72 abstentions.

 

Comme de nombreux députés de tous bords, Thibault Bazin, député LR, a commencé son intervention en regrettant que le projet de loi mêle aux questions proprement bioéthiques, les questions sociétales de la « PMA pour toutes ». Il a dénoncé que « la majorité ait fait tomber un certain nombre de barrières éthiques », comme « l’interdiction de produire des embryons transgéniques ou chimériques animal-homme prévu à l’article 17 » ou encore « à l’article 15, la possibilité non seulement de créer des gamètes artificiels mais aussi d’insérer des cellules embryonnaires humaines dans un embryon animal dans le but de son transfert chez la femelle » et il demande : « Avons-nous conscience des risques encourus ? » Dans l’hémicycle, il est de fait fort à craindre que compte tenu de la spécificité des sujets abordés, de nombreux députés ont voté une loi complexe sans en comprendre les véritables enjeux.

 

Alors que, petite éclaircie sur un tableau un peu trop noir, l’Assemblée s’est prononcée contre l’extension du Diagnostic préimplantatoire aux aneuploïdies (cf. Victoire contre l’eugénisme à l’Assemblée nationale : Pas de destruction des “embryons trisomiques” en l’éprouvette), certains propos comme ceux du député Philippe Vigier, président du groupe Libertés et Territoires, font frémir : « Il faut traquer, dit-il, oui je dis traquer, les embryons porteurs d’anomalies chromosomiques ».

 

A l’issue du vote, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a remercié les députés pour « ce grand moment de démocratie que nous avons vécu à l’occasion de ces débats », sous les protestations de l’opposition, aucun des arguments apportés n’ayant été pris en compte au cours des échanges qui ont eu lieu. Se tournant vers eux, elle a ajouté « aucun consensus n’est possible sur ces questions », se félicitant cependant de « la sérénité », de « la profondeur » des interventions.

 

Le texte doit arriver au Sénat début janvier, le gouvernement espérant « voir la loi adoptée “avant l’été” ».

 

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