Le business de la FIV : les ovocytes humains devenus une marchandise

Publié le 7 Oct, 2019

Les techniques de procréation médicalement assistée représentent un véritable marché. « Cette industrie qui représente 25 milliards de dollars aujourd’hui pourrait croitre jusqu’à atteindre 41 milliards de dollars en 2026 ». « C’est maintenant à nous, en tant que société, de décider jusqu’où la marchandisation des gamètes va aller. »

 

Ce marché trouve sa source dans la reproduction des animaux. En effet, dès les années 1920 les agriculteurs utilisaient des techniques telles que l’insémination artificielle. Plus tard, dans les années 1950, des scientifiques développèrent des techniques pour récolter des ovocytes animaux, les féconder en laboratoire puis réimplanter les embryons ainsi obtenus. Puisque des animaux naissaient en bonne santé par ces procédés, on envisagea d’adapter cette technique à l’être humain. Et c’est ainsi que naquit Louise Brown, le premier bébé conçu par fécondation in vitro (FIV), en 1978.

 

Dès les débuts de la FIV, les ovocytes ont été considérés comme une marchandise de valeur. Mais de façon différente. Aujourd’hui par exemple, la rareté des centres publics en Australie conduit à se tourner vers des cliniques privées où le coût  de la FIV peut s’élever à plusieurs dizaines de milliers de dollars.

 

Il y a aussi un marché des ovocytes : dans certaines régions du monde, il est légal de les acheter (de 6000 à 15000 $ par stimulation en fonction de la donneuse et de la localisation de la clinique). Et le commerce devient international entre les régions où cette pratique est interdite et celles où elle est autorisée.

 

Depuis 2010 environ, il y a également un marché de la congélation des ovocytes. A Londres une femme ayant eu recours à cette pratique avance les chiffres de « 6000 livres (6700 € environ) pour la congélation d’un cycle et 500 livres par an (560 € environ) pour le stockage des ovocytes ». Après que « Google ou d’autres importantes entreprises ont offert la congélation des ovocytes à leurs employées, comme partie intégrante de la rémunération globale », on voit fleurir de lucratives « boutiques de congélation des ovocytes » aux Etats-Unis, à grand renfort de campagnes d’information glamour. Des prêts y sont mêmes proposés aux clientes dont les finances sont un peu justes.

 

Avec le recul de la décision de la première grossesse, les ovocytes vont devenir une marchandise de plus en plus précieuse. « Le meilleur moyen de « démarchandiser » les ovocytes ne serait-il pas de soutenir les femmes qui veulent concevoir un enfant avant que leur fécondité ne décline » ?

 

 

The Conversation (03/10/2019) – The business of IVF: How human eggs went from simple cells to a valuable commodity

 

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