Le vieillissement, un problème de transcription ?

Publié le 21 Avr, 2023

Des chercheurs de l’université de Cologne ont découvert que la transcription des gènes – le processus par lequel une cellule fabrique une copie ARN à partir de l’ADN – devient plus rapide avec l’âge mais aussi moins précise. Ce qui peut amener à développer différentes pathologies. En outre ils ont identifié certains processus qui pourraient aider à retarder ce vieillissement. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Nature[1].

Eviter les erreurs

La copie ARN est importante car elle porte l’information génétique nécessaire à la fabrication de nouvelles protéines dans une cellule. Or « chaque cellule est différente, rappelle le Dr Andreas Beyer, responsable de l’étude, et ce qui les différencie, ce sont les différents gènes qui y sont activés ». « Cette activation est appelée transcription. »

La « machine » chargée de réaliser la transcription des séquences génétiques est l’ARN polymérase II (Pol II). « Si Pol II est trop rapide, il commet plus d’erreurs et la séquence n’est plus identique à celle du génome. Les conséquences sont similaires à celles que l’on observe en cas de mutations dans le génome lui-même », explique le chercheur.

Des résultats concordants pour plusieurs espèces

Auparavant, des recherches avaient prouvé que les régimes hypocaloriques et l’inhibition du signal induit par l’insuline pouvaient retarder le vieillissement et prolonger la durée de vie chez de nombreux animaux.

L’équipe du Dr Beyer a quant à elle cherché à savoir si ces mesures avaient un impact sur le ralentissement de la vitesse de Pol II et la réduction du nombre de copies défectueuses. C’est ce qu’elle a pu observer, tout d’abord chez des vers, des souris et des drosophiles. Les animaux ont vécu de 10 à 20% plus longtemps. Chez l’homme, les scientifiques ont travaillé sur des échantillons de sang de personnes jeunes et âgées, et obtenu « exactement les mêmes résultats », indique Argyris Papantonis, un chercheur ayant collaboré à l’étude.

Ces résultats contribueront à « mieux comprendre le vieillissement », et finalement, à « ouvrir de nouvelles perspectives pour retarder le vieillissement ou vieillir en bonne santé », espère le Dr Beyer.

 

[1] Debès, C., Papadakis, A., Grönke, S. et al. Ageing-associated changes in transcriptional elongation influence longevity. Nature (2023). https://doi.org/10.1038/s41586-023-05922-y

Source : Euronews, Camille Bello (21/04/2023) – Photo : iStock

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