Le Docteur Ricardo Pfister, Médecin associé responsable de l’Unité de néonatalogie des Hôpitaux universitaires de Genève, a violemment réagi à la lecture de l’article du Journal of american medical association (JAMA) selon lequel le fœtus ne souffrirait qu’à partir de 29 semaines de gestation.
«Je n’ai aucun doute sur le fait qu’un bébé prématuré, même très jeune, ressente la douleur, » assure-t-il, « l’article est bien fait mais il donne une définition très étroite de la douleur, réduite à une construction psychologique.» Pour lui, quelque soit l’âge de ces petits, il reste inconcevable de ne pas soulager leur douleur. De ne pas leur épargner toute douleur inutile.
Le service du Docteur Pfister prend en charge les bébés prématurés qui ont parfois 24 ou 26 semaines de gestation seulement. Et un des objectifs de son Unité est de traquer toute souffrance, en la mesurant, en cherchant à l’éviter ou en la soulageant. Selon lui, «Il existe une mémoire de la douleur. Si l’on ne contrôle pas la douleur, son effet va être de plus en plus important. L’enfant va se programmer pour sentir la douleur. D’autant que plus il est jeune, plus il est sensible et moins il peut se manifester.»
La Tribune de Genève 03/09/05