Les mesures prises autour du don d’organes sont loin de faire l’unanimité

Publié le 27 Mar, 2015

Pour faire face à la pénurie d’organes, un amendement propose de renforcer le consentement présumé au don en se passant de l’avis des proches du défunt. Ce changement de législation, salué par les uns comme un moyen de sauver des centaines de vies, est également accusé d’exclure les familles des défunts du processus de décision.

 

Les sondages montrent qu’un peu plus de 30 % de refusent ces mesures alors que, dans le même temps, les enquêtes d’opinion indiquent que 80 % des Français sont favorables au prélèvement d’organes après leur mort.

 

Pour le député PS Jean-Louis Touraine, « changer la loi permettrait de résoudre la pénurie d’organes et d’éviter des milliers de morts illégitimes chaque année ». Cette proposition de modification du Code de la santé publique a notamment été saluée par la Fondation Greffe de vie, qui dénonce la mort de 500 à 700 personnes chaque année par manque de greffons (Cf. Synthèse de presse Génèthique du 26 mars 2015).

 

« C’est une bonne chose car cela permettra de protéger les familles en leur enlevant la douleur supplémentaire que peut constituer ce choix fait à la place du défunt », estime Jean-Pierre Scotti, président de la Fondation Greffe de vie.

 

De son côté, Pierre Noir, vice-président de la Fédération France Adot a déclaré : « Cet amendement est inapplicable. On ne peut imaginer mettre les familles devant le fait accompli et leur annoncer qu’on va prélever l’organe de leur proche sans leur avoir demandé leur avis ».

 

Selon l’Agence de la biomédecine, « le taux de refus de prélèvement est passé de 9,6 % en 1990 à 33,7 % en 2012 et à près de 40 % », si les calculs prennent en compte les seuls greffons utilisables.

 

Il est certain que si une famille manifeste son refus de manière explicite, les médecins le respecteront : « Il faut faire confiance à l’humanité et au tact des équipes hospitalières », souligne Yvanie Caillé, responsable de l’association Renaloo, qui représente des patients atteints de maladies rénales. Il ajoute : « Mais je crains quand même que le fait de ne pas demander l’avis des familles renforce le sentiment de défiance qui existe dans une partie de la société vis-à-vis de la médecine. Et il ne faudrait pas qu’en voulant bien faire, on déstabilise un système qui repose sur une confiance réciproque entre tous les acteurs » (Cf Synthèse de presse Généthique du 25 mars 2015).

 

La Croix – Don d’organes, un amendement qui fait débat (26.03.2015)

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