Lois de bioéthique : et si on parlait du DPI …

Publié le 10 Mar, 2003

Le législateur français a refusé le clonage thérapeutique et a criminalisé le clonage reproductif. Jean-Yves Nau remarque que les débats sur les lois de bioéthique ont porté principalement sur la technique du clonage. Il s’étonne que la pratique du dépistage pré-implantatoire (DPI) qui permet le tri des embryons sur des critères génétiques n’ait suscité aucun débat. Or, comme l’estime le philosophe allemand Jürgen Habermas, le clonage thérapeutique et le DPI ouvrent pleinement la voie à l’instauration d’une nouvelle forme "libérale" d’eugénisme.

Jean-Yves Nau montre que le DPI ne sera plus bientôt un simple diagnostic de pathologies préexistantes mais un moyen d’identifier "certaines caractéristiques génétiques considérées comme plus favorables que d’autres, voir donnera lieu à des manipulations cherchant à "améliorer" la "qualité" des embryons destinés à voir le jour". Déjà, des travaux seraient en cours chez l’animal. 

Le DPI a été débattu en France aux débuts des années 1990 puis légitimé par les lois de 1994. Cette pratique est interdite dans un certain nombre de pays dont l’Allemagne où la question nourrit actuellement de larges débats.

Le Monde (Jean-Yves Nau) 10/03/03

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