Marc Peschanski, biologiste et trotskiste

Publié le 20 Mar, 2007

Le Monde consacre un portrait au biologiste Marc Peschanski : militant de Lutte ouvrière, il soutient, pour la sixième fois sur six candidatures à l’élection présidentielle, sa candidate Arlette Laguiller dont il épouse la cause avec "le cœur et la raison". "Ce qui me lie toujours à l’extrême gauche, de manière indéfectible, c’est une colère viscérale contre l’injustice", déclare-t-il.

Fils de communistes très engagés dans le combat politique, nourris aux deux mamelles de la révolution et de la recherche, il choisira le trotskisme. A peine âgé de 15 ans, il adhère, en 1967, à Voix ouvrière (rebaptisée par la suite Lutte ouvrière), "prêt à entendre que le communisme était un idéal magnifique, trahi par les dirigeants de l’Union soviétique". Marc Peschanski conserve un "souvenir fiévreux" de cette époque bénie d’un activisme ardent, d’un "engagement total" : "nous étions des professionnels de la politique".

En 1982, il entre à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Neuf ans plus tard, il pratique les premières greffes neuronales, issues de fœtus avortés, en France sur des personnes atteintes des maladies de Parkinson et de Huntington. Puis il se passionne pour les cellules souches embryonnaires humaines.

Ainsi, Marc Peschanski "se bat bec et ongles" pour la révision des lois de bioéthique afin qu’elles autorisent la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines, interdite jusqu’en 2004.

Il est à l’origine de l’Institut des cellules souches pour le traitement et l’étude des maladies (I-Stem) créé en 2005. Installé sur le Génopole d’Evry, I-Stem est cofinancé par l’Association française contre les myopathies (AFM) (Cf. Synthèse de presse du 30/11/06 : Téléthon : "les dessous de la polémique"). "Son ambition est d’identifier, en travaillant sur des cellules porteuses de mutations génétiques rares, issues d’embryons humains ayant fait l’objet d’un diagnostic préimplantatoire, des molécules thérapeutiques facilement utilisables par les médecins et les patients."

On retrouve donc Marc Peschanski au cœur de la polémique à propos de l’utilisation des dons du Téléthon qui finance la recherche sur l’embryon. Il qualifie le débat éthique qui s’est engagé à cette occasion de "tentative des fondamentalistes de faire sortir les soutanes de la naphtaline".

Arlette Laguiller le soutient : "face à la montée des intégrismes religieux, il est essentiel de défendre une vision philosophique matérialiste".

"Marc est de ceux qui font avancer le combat scientifique et le combat politique", poursuit la candidate ; sans doute est-ce "grâce" à cette "ambition dévorante" que lui reconnaissent ses proches.

La Croix signale que Marc Peschanksi, vient d’être sélectionné par la Commission européenne pour conduire un projet de recherche sur l’utilisation des cellules souches embryonnaires humaines. Il étudiera les maladies génétiques à partir d’une lignée de cellules souches embryonnaires humaines.

[NDLR : A la lecture de ce portrait, on peut s’interroger sur ce qui a conduit le journal La Croix – en novembre 2006 au moment du débat sur le Téléthon – à consacrer un article si complaisant à un scientifique revendiquant une philosophie trotskyste incarnée dans le combat politique pour obtenir la chosification de l’embryon humain (Cf. Synthèse de presse du 21/11/06)]

Le Monde (Pierre Le Hir) 20/03/07 – La-Croix.com 20/03/07

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