Marc Peschanski : il faut autoriser la recherche sur l’embryon

Publié le 15 Jan, 2009

Hier, devant la mission parlementaire sur la révision des lois de bioéthique, Marc Peschanski, directeur scientifique de l’Institut des cellules souches pour le traitement et l’étude des maladies monogéniques (I-Stem), a demandé que la loi autorise la recherche sur l’embryon.

Rappelons que, depuis 2004, la loi interdit la recherche sur l’embryon mais l’autorise à titre dérogatoire, pour cinq ans, à condition que celle-ci puisse démontrer son intérêt thérapeutique. Marc Peschanski a d’ailleurs été le premier à obtenir l’autorisation, en 2006,  d’établir des lignées de cellules souches embryonnaires.

"Quand le législateur a posé la dérogation de cinq ans, c’était avec l’idée que cette période permettrait peut être de montrer que les cellules souches n’avaient pas l’utilité attendue et que l’on pourrait arrêter l’expérience. Or, aujourd’hui, personne ne songe à arrêter", estime-t-il.

Pour lui, il faut autoriser ces recherches sans limite dans le temps et sans finalité thérapeutique. Dans son argumentation, il a mis en avant le domaine des applications industrielles : "les industriels de la pharmacie doivent pouvoir tester les médicaments sur des cellules in vitro, qu’il s’agisse d’études de toxicologie ou d’efficacité […]. Les cellules souches embryonnaires humaines représentent le Saint-Graal, car à partir d’une seule lignée, elles peuvent proliférer et elles sont pluripotentes, on peut les différencier en n’importe quel type cellulaire".

En revanche, le scientifique  n’a pas plaidé pour le clonage thérapeutique estimant "qu’aujourd’hui, on a une autre solution  plus facile que le clonage". Cette solution, ce sont les cellules iPS, identifiées en 2007 par le chercheur Shinya Yamanaka (cf. Synthèse de presse du 21/11/07).

Par ailleurs, André Syrota, directeur général de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), a expliqué, mardi, que la levée du moratoire sur la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines était pour les chercheurs "l’enjeu majeur" de la révision des lois de bioéthiques.

La Croix (Marianne Gomez) 15/01/09 – Le Figaro.fr 14/01/09 – Romandie News 13/01/09

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