Menace sur les droits de l’homme (suite)

Publié le 20 Jan, 2009

Spécialiste de philosophie politique et de démographie, membre de l’Académie pontificale pour la vie, de l’Académie pontificale des sciences sociales, et professeur émérite à l’université de Louvain (Belgique), Mgr Michel Schooyans évoque, dans Zenit, l’évolution des droits de l’homme. Nous vous avons présenté la première partie de cette réflexion dans la synthèse d’hier (cf. Synthèse de presse du 19/01/09).

Mgr Michel Schooyans affirme que "la souveraineté des nations n’est plus qu’une simple façade". Ainsi les Nations-Unies débattent-elles actuellement de l’introduction de l’avortement en tant que "nouveau droit de l’homme". Si un tel projet était adopté, "il ne resterait plus à chaque nation qu’à ratifier ces "nouveaux droits humains" émanant de l’instance suprême". Cela gommerait la référence aux droits naturels de l’homme et ferait de la Déclaration un "document juridique purement positif, qui serait appliqué par toutes les nations adhérant au nouveau texte de la Déclaration".

Mais, "cela va plus loin" puisque la Cour pénale internationale "va avoir comme domaine de compétence de juger les nations ou organismes qui refuseraient de reconnaître ces "nouveaux droits"". Il y a quelques années, certains avaient évoqué la possibilité de faire comparaître devant le Tribunal international le pape Jean-Paul II pour s’être opposé au "droit" des femmes à l’avortement… "Et c’est pareil dans le domaine de l’éducation avec l’idéologie du genre (gender)" ; "c’est l’endoctrinement idéologique à grande échelle, au point que celui qui ne souscrirait pas à cette idéologie serait pénalisé par une Cour internationale".

Pour Mgr Schooyans, cette tendance à vouloir dénaturer la Déclaration s’explique par "une sorte de perversion de la raison même". "La nécessité de défendre l’homme, de reconnaître sa dignité, est quelque chose d’accessible à tout le monde moyennant un bon usage de la raison." La preuve en est : la loi belge de 1867 criminalisant l’avortement dont les libéraux étaient à l’origine et non les catholiques.

"La raison humaine est capable de génie, mais c’est aussi une faculté délicate, vulnérable, fragile, une faculté qui peut être démobilisée, hibernée. La pire forme d’esclavage est l’esclavage mental, l’esclavage de la raison, qui comporte un "bonus" : le naufrage de la foi, car il n’y a pas d’acte de foi qui ne soit fondé sur la raison", conclut-il.

Zenit 19/01/09

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