En cette période de pandémie, la Belgique affiche une mortalité record. Pour l’économiste Alexandre Delaigne, si ces chiffres sont élevés, c’est d’une part parce que leur critère de comptage « est large », mais aussi parce qu’il y a « un problème spécifique d’accès aux soins pour les personnes âgées ». Dans les pays où l’euthanasie est légalisée, la tendance est d’avoir des soins palliatifs moins développés : l’euthanasie apparait « comme une ‘solution’ meilleure que des soins palliatifs couteux ou des systèmes permettant d’améliorer la vie des personnes âgées dépendantes » qui sont « très difficiles à mettre en place ». Des personnes âgées, le phénomène peut s’étendre à « l’ensemble de la population » puisque « nous serons tous confrontés un jour à la mort, la maladie, la souffrance ».
Concernant les personnes âgées, « l’un des principaux problèmes vient du fait que nous considérons le grand âge uniquement sous l’angle médical ». Les Ehpads sont construits « dans une logique hospitalière », plus que dans l’objectif d’ « améliorer la qualité de vie des personnes concernées ».
Dans ce contexte, comment va évoluer notre rapport à la mort ? « Il serait tragique que la seule alternative qu’on offre à l’existant soit uniquement de mettre fin à ses jours ».
Atlantico (21/04/2020)