OGM : BASF auditionné par des députés français

Publié le 9 Avr, 2010

Le 7 avril 2010, des députés français ont auditionné des représentants de BASF, l’entreprise allemande qui a développé la pomme de terre OGM Amflora, riche en amidon. Stéphane Biéri, directeur de laboratoire chez BASF a expliqué qu’Amflora permet d’obtenir “un épaississant stable et de qualité. C’est un progrès plutôt technique, mais qui a de l’intérêt pour l’industrie“. Jean-Marc Pétat, directeur de BASF, a répondu à une question du député UMP Jacques Rémiller demandant si Amflora pouvait causer une surmortalité des abeilles : “Nous travaillons avec une centaine d’apiculteurs en France […]. Les abeilles ne peuvent pas butiner les fleurs de pommes de terre, très profondes. Leur trompe n’est pas assez grande pour cela“. Il a aussi rappelé le temps que prennent les procédures d’autorisations des OGM : l’Union européenne met en moyenne 4 ans pour décider de la culture d’un OGM et 3 ans pour autoriser son importation.

La France avait vivement réagi à l’annonce de la décision de la Commission européenne de commercialiser cette pomme de terre. Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat chargée de l’écologie avait affirmé ne pas reconnaître l’expertise de la Commission. “La déclaration de Mme Jouanno est fondée sur une position idéologique, sans égard des faits scientifiques” s’est irrité le député UMP Claude Gatignol, qui est membre du Haut comité pour les biotechnologies.

La controverse la plus importante se focalise sur la présence dans la pomme de terre Amflora d’un gène de résistance à un antibiotique, la kanamycine. Certains craignent que l’utilisation de ce gène entraîne le “développement de pathogènes résistants aux antibiotiques dans les organismes humains et animaux“. Stéphane Biéri a expliqué qu’il s’agit d’un “gène naturel que l’on trouve dans le sol” et qu’il existe “infiniment plus de chances de trouver une bactérie déjà résistante à la kanamycine qu’une bactérie ne devienne résistante à l’origine de ce transfert“.

Amflora est déjà cultivée en Allemagne, aux Pays Bas et en République Tchèque, mais BASF ne pense pas investir en France pour le moment à cause du “contexte ‘franco-français’ ” a souligné Jean-Marc Pétat.

Euractiv.fr (Loup Besmond de Senneville) 08/04/10

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