Patrick Leblanc, gynécologue-obstétricien à Beziers et coordonateur du Comité pour sauver la médecine prénatale (CSMP) dénonce les dispositions du projet de loi renforçant l’obligation du diagnostic prénatal.
Il met notamment en cause le "caractère obligatoire" de l’alinéa 3 de l’article 9 sur le diagnostic prénatal selon lequel les examens de biologie et d’imagerie (permettant d’évaluer un risque d’affection grave sur le foetus) "sont proposés à toute femme enceinte".
Pour lui, "on crée une obsession sur ce dépistage" qui stigmatise toujours plus la trisomie 21. Il se révolte contre "cette volonté politique d’instaurer une pratique qui relèverait d’une science médicale sans conscience" et la considère comme "une étape de plus vers l’eugénisme".
Il dénonce aussi la contradiction de cet article entre les alinéas 3 et 9.
"Le premier est très délétère car il implique un plus grand risque de judiciarisation de la pratique obstétricale, le deuxième au contraire tente de protéger le praticien échographiste" en stipulant que "l’absence d’anomalie détectée ne permet pas d’affirmer que le fœtus soit indemne de toute affection et qu’une suspicion d’anomalie peut ne pas être confirmé ultérieurement."
Il serait plus important, selon lui, de promouvoir l’information "en tenant compte des facteurs de risques médicaux".
Le CSMP souhaite déclencher une prise de conscience générale. Déjà 700 professionnels ont signé l’appel pour sauver la médecine prénatale.
Le Quotidien du Médecin 08/02/2011