Ce vendredi, le président de la République a annoncé une loi permettant de “mourir dans la dignité” et demandé l’ouverture d’un débat au Parlement sur ce thème “dès le mois de janvier” prochain.
Dans le même temps, Philippe Pozzo di Bordo, parrain du collectif “Soulager mais pas tuer”, témoigne dans le quotidien Le Parisien. Face aux menaces d’euthanasie en France, P. Pozzo di Borgo souligne en premier lieu qu’ “il faut nous réconcilier chacun avec notre part de fragilité“. Sa plus grande crainte ? Qu’ “une légalisation de l’euthanasie ne donne lieu à des dérives où les plus faibles, les plus dépressifs et souffrants se voient ‘expédiés’, alors que leur dignité voudrait qu’il soit considérés“.
Pour le parrain de “Soulager mais pas tuer”, la société “aurait beaucoup à gagner à se pencher sur les plus vulnérables, et apprendre à être en relation avec sa part de fragilité“. Ce à quoi nous sommes appelés aujourd’hui est d’ “aider à vivre, pas à mourir“.
Il poursuit en précisant que la loi Leonetti “a fonctionné dans le respect des personnes souffrantes, du corps médical et de l’entourage“. “Le respect de la dignité de chacun passe par le respect de son intégrité, de son droit à l’imperfection“. L’urgence aujourd’hui est donc de “favoriser les soins palliatifs, de maintenir l’interdit de tuer et d’empêcher le médecin de pratiquer une obstination déraisonnable“.
Aujourd’hui, Philippe Pozzo di Borgo déclare qu’”étant très entouré, je suis capable d’endurer un niveau de douleur très supérieur à ce que j’aurais pu imaginer dans ma période valide“. Après une année d’hospitalisation, il précise : “Je suis reconnaissant aux équipes médicales et au personnel de soins, aux proches, de m’avoir accordé cette considération et permis la reconnaissance, si jubilatoire, malgré un état toujours fragile“.
Source : Le Parisien, Marc Payet (12/12/2014)