PMA : « Et un jour, elles ont jeté l’éponge. Un moment douloureux, mais qui les a soulagées »

Publié le 24 Mar, 2017

« Comment fait-on après s’être écroulée dans la salle de bains en pleurs ? (…) On se jette dans un autre projet, la vie prend un autre sens, et on s’étonne de la trouver merveilleuse quand même ! » explique Charlotte qui a tout essayé pendant des années pour devenir mère.

 

Myriam Szejer, pédopsychiatre et psychanalyste au centre de PMA de l’hôpital Foch à Suresnes, témoigne des conséquences de la PMA sur le couple. Pour ceux qui renoncent à la parentalité, « une grande part de la ‘cicatrisation’ dépend du couple (…) La PMA est si intrusive, elle assujettit la sexualité à la reproduction ; certains couples s’y brisent ».

 

Marie, 41 ans, explique qu’après deux FIV, elle a dit stop. « Je ne voulais pas de cet acharnement ». Elle a alors eu l’impression d’être kidnappée par sa gynécologue qui lui a dit : « le don d’ovocytes est votre seule possibilité, sinon, vous allez le regretter ! ».

 

Sonia a 46 ans. Elle explique qu’« après avoir fait six FIV (dont certaines à l’étranger) et moult inséminations », elle en veut un peu aux médecins. « Ils ont beau nous prévenir que ça peut ne pas marcher, ils ont l’air d’y croire vraiment ».

 

Myriam Szejer estime que « l’une des grandes difficultés est de devoir faire le deuil du ‘bébé fantasmatique’ que toute femme a en elle (…). Ces femmes-là doivent se dépatouiller toutes seules avec cet enfant inconscient ».

 

« Marie reconnaît que le regard des autres peut être rude ». Selon elle, « comme il y a la PMA, les gens s’imaginent que, si on n’a pas d’enfant, c’est qu’on est égoïste ou qu’on a une tare cachée. Au début, ça accentuait ma peine ». Et puis, Marie a fait le tri. « J’ai mille choses dans ma vie qui me passionnent. Surtout, mon amoureux et moi sommes très proches de nos neveux. Il y a de la vie chez nous ».

 

Alors même si ces femmes « ne réalisent pas leur désir d’avoir des enfants, elles mettent un point d’honneur à concrétiser leurs rêves d’enfance », en restant fidèle à cette autre maxime : « Ils vécurent enfants et firent beaucoup d’heureux ».

 

Elle (22/03/2017)

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