PMA : La France lève partiellement l’anonymat des donneurs

Publié le 30 Août, 2022

Un an après la promulgation de la loi bioéthique de 2021, ouvrant la PMA aux femmes homosexuelles et aux femmes seules (cf. « PMA pour toutes » : 8 millions d’euros pour répondre à l’afflux des demandesPMA : publication du premier décret de la loi de bioéthique), les donneurs de gamètes devront désormais consentir, à partir du 1er septembre, à la communication d’informations personnelles. Ces informations seront soit non identifiantes telles que l’âge, la situation socio-professionnelle ou le nombre d’enfants, soit identifiantes comme le nom, le prénom et la date de naissance, ou les deux. En cas de refus le don ne sera pas accepté (cf. PMA : l’ABM en campagne). Le décret d’application est paru au Journal officiel du 27 août 2022.

Cette disposition permettrait aux personnes nées de ces dons et devenues majeures d’accéder à ces informations en « sollicitant une commission spécialement créée pour répondre à leurs demandes, qui sera présidée par un magistrat de l’ordre judiciaire ».

Les centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme humain, CECOS, ont enregistré 6800 demandes de première consultation au dernier trimestre 2021 et 5126 au premier trimestre 2022 (cf. Les premiers chiffres 2022 de la « PMA pour toutes »). Pour le moment, les gamètes « ancien régime » seront utilisés « en priorité » de telle sorte que les patientes ne sauront pas quel type de don elles reçoivent. Si le stock de nouveaux dons devient suffisant, un décret ordonnera la destruction des gamètes « ancien régime » et l’utilisation du nouveau stock.

Complément du 05/09/2022 : Dans un communiqué de presse du 2 septembre 2022, l’association Juristes pour l’enfance a expliqué que cette mesure créera « des situations complexes » et accentuera « le capharnaüm créé par des lois qui détricotent l’institution de la famille ». Son effectivité ne sera pas garantie puisque, selon les gamètes utilisés, les personnes « n’auront pas systématiquement accès aux informations prévue par la loi ».

Pour Juristes pour l’enfance, la source des difficultés est le recours au tiers donneur en soi et non l’anonymat. Ils estiment que ce recours « prive délibérément l’enfant de son géniteur ou sa génitrice, pour le rendre disponible pour réaliser le désir d’autrui ». Ils affirment que la levée de l’anonymat « ne change rien au fait de l’éclatement de la paternité ou de la maternité entre le parent biologique et le parent légal, et les difficultés de construction identitaire en découlant pour l’enfant ainsi conçu ». Enfin, les personnes conçues par donneur ne pourront pas établir de filiation biologique avec lui, quand bien même le donneur serait d’accord.

Sources : Le Monde, Solène Cordier (01/08/2022) ; Légifrance (27/08/2022) ; JPE, Aude Mirkovic (02/09/2022)

Partager cet article

[supsystic-social-sharing id='1']

Synthèses de presse

23_argent
/ PMA-GPA

PMA : Chypre augmente les subventions

Le 2 juillet, le ministre de la Santé chypriote, Michael Damianos, a annoncé l'augmentation des subventions pour « les traitements ...
Suisse : une hausse des avortements en 2023
/ IVG-IMG

Suisse : une hausse des avortements en 2023

Selon les chiffres publiés le 3 juillet par l’OFS, en 2023, 12 045 avortements ont été enregistrés en Suisse contre 11 374 ...
Changement de genre : des prisonniers transgenres poursuivent l’Etat de l'Idaho
/ Genre

Changement de genre : des prisonniers transgenres poursuivent l’Etat de l’Idaho

Trois femmes transgenres incarcérées poursuivent l’Idaho au sujet d'une loi qui bloque les fonds publics pour les procédures de changement ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres