PMA : L’Ordre des médecins devrait auditionner les 130 signataires du manifeste

Publié le 25 Juil, 2016

Suite au « manifeste des 130 médecins » qui demandait « la création d’un véritable ‘plan contre l’infertilité’ » (cf. PMA : 130 médecins et biologistes « hors la loi » réclament un plan infertilité), Le Monde révèle que « les pétitionnaires ont été convoqués par le conseil de l’Ordre des médecins ». L’Ordre a demandé « aux conseils départementaux d’entrer en contact avec eux afin qu’ils puissent s’exprimer », explique Jean-Marie Faroudja, président de la section éthique et déontologie. S’ils ne semblent passible d’aucune sanction, l’Ordre estime qu’une évolution de la législation dans le sens d’une libéralisation des conditions de mise à disposition de la PMA est urgente.

 

A ce sujet, Jacques Testart, qui s’opposeau manifeste (cf. Jacques Testart alerte sur les dessous du manifeste des 130 médecins), rappelle que « le projet a été confié au Comité consultatif national d’éthique, qui n’a toujours pas statué depuis janvier 2013 ».

 

Jacques Testart qui reprend les quatre revendications proclamées par les signataires « au nom des femmes », rappelle :

  • Que le don d’ovocytes, s’il est autorisé en France, peine à trouver des donneuses, « même si une disposition récente (octobre 2015) l’élargit aux femmes sans enfants pourvu qu’elles conservent, pour leur éventuel usage propre, une partie des ovocytes prélevés ». Et pour cause : les donneuses doivent subir les mêmes « épreuves que les patientes en FIV », avec les mêmes risques : « on prend 2 ou 3 kilogs plus quelques risques (hyperstimulation, hémorragie, infection…) et on perd beaucoup de liberté ». 
  • Que la conservation des ovocytes est une « surmédicalisation par précaution…qui impose les mêmes servitudes et risques que le don d’ovocytes mais en multipliant les cycles de prélèvement pour maximiser les chances de succès différé ». Il souligne que « l’argument d’une baisse de fertilité féminine avec l’âge est exact mais il pourrait se retourner si les femmes, se croyant garanties par le stockage de leurs gamètes, se mettaient à n’envisager la procréation qu’après 40 ans ».
  • Face à la revendication d’une insémination artificielle pour toutes les femmes, Jacques Testart rappelle que c’est un acte élémentaire qui ne nécessite pas l’intervention de la technique.
  • Enfin, il rappelle que la « demande que le DPI (diagnostic préimplantatoire) d’une caractéristique de l’ADN (en général un gène muté) soit complémenté par le caryotype (nombre et aspect des chromosomes) de la cellule analysée » représente un « engagement eugénique » encouragé par la « montée des exigences de ‘normalité’ ». Il déplore que « la recherche impossible de ‘bébés parfaits’ », risque de conduire « à ce qu’aucun enfant ne soit conçu hors des laboratoires, une procréation savante et indolore grâce à la FIV-DPI pour tous ».

Le Monde (26/07/2016) et Blog de Jacques Testart (22/07/2016)

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