Polémique sur le bac de SVT : déni du caractère abortif de la pilule du lendemain

Publié le 13 Oct, 2011

Après la polémique autour de l’idéologie du genre prônée dans le chapitre "Devenir homme ou femme" dans les manuels de SVT de 1ère, c’est un sujet zéro du baccalauréat pour les 1ères L et ES qui fait débat. En référence au chapitre du programme de SVT "Prendre en charge sa vie sexuelle", la troisième partie du sujet en question nie l’action abortive de la pilule du lendemain. Selon Pierre-Olivier Arduin, directeur de l’Observatoire de l’application des lois de bioéthique à l’Association pour la Fondation de Service politique (AFSP), ce sujet relève de "la propagande idéologique" et de la "manipulation des faits scientifiques".

La consigne de l’exercice demande à l’élève de répondre aux inquiétudes exprimées par une jeune femme sur un forum internet : "J’ai dû prendre la pilule du lendemain […] Pour moi, la prendre, ca veut tout simplement dire que si bébé il y a eu, je me suis faite avorter". Le candidat doit lui prouver que le Norlevo n’agit pas comme un abortif mais comme une "contraception d’urgence" et que ses préjugés sont faux. Pour argumenter, l’élève dispose d’un graphique qui montre l’évolution de la présence du lévonorgestrel (hormone qui bloque l’ovulation) dans le sang deux jours avant l’ovulation et l’action contraceptive alors réalisée par le Norlevo. Ce que le sujet ne dit pas, c’est que dans les autres cas où la pilule du lendemain est prise pendant ou après l’ovulation, elle empêche la nidation de l’embryon et donc agit en abortif.

Mais pour persuader de l’action uniquement contraceptive du Norlevo dans ces autres cas, le sujet argue que "la grossesse correspond à l’implantation de l’embryon dans l’utérus". Autrement dit, l’action antinidatoire de la pilule du lendemain provoquant la destruction de l’embryon ne serait pas un avortement, puisque l’embryon présent ne s’est pas encore implanté dans la paroi intra-utérine. Or, la définition classique de l’avortement précise qu’il consiste en "la destruction, qu’elle qu’en soit la façon dont il est effectué, d’un être humain dans la phase initiale de son existence située entre la conception et la naissance". Pierre-Olivier Arduin dénonce la "déformation scientifique" et le "révisionnisme" dont fait preuve le Ministère de l’Education en manipulant la réalité biologique. Selon l’AFSP, on demanderait à l’élève de contredire "l’objectivité des données embryologiques universelles". Dans un communiqué du 12 octobre 2011, l’association "demande expressément au Ministère de l’Education nationale l’assurance que le module Féminin/Masculin du chapitre "Prendre en charge sa vie sexuelle" ne sera pas retenu pour l’épreuve écrite anticipée des sciences au baccalauréat général".

 Liberté politique 14/10/11

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