Premières naissances françaises après vitrification embryonnaire

Publié le 30 Août, 2011

Le 8 août 2011, deux jumelles sont nées à la maternité du Groupe hospitalier intercommunal Le Raincy-Montfermeil, après congélation ultra-rapide d’embryons, une technique également appelée "vitrification embryonnaire". C’est la première naissance obtenue en France grâce à cette technique autorisée en novembre 2010 par l’Agence de la biomédecine, mais utilisée depuis longtemps à l’étranger. L’opération a été réalisée à l’hôpital Jean Verdier (Seine-Saint-Denis). Selon le Dr Christophe Sifer, responsable de l’Unité de biologie de la reproduction de cet établissement, les petites filles se portent bien et sont rentrées à la maison avec leur mère. Il a indiqué que 28 autres grossesses sont actuellement en cours dans son service grâce à cette méthode. "C’est un vrai progrès pour la prise en charge des couples infertiles", a-t-il ajouté.

Avant que cette technique ne soit autorisée, on utilisait exclusivement une méthode de congélation lente des embryons, réalisée en deux ou trois heures. Cette technique n’est pas sans danger pour les embryons : "Il y a un risque que se forment des cristaux pouvant être coupants pour les membranes de la cellule", explique le Dr Sifer. La vitrification, elle, se fait en quelques secondes en plongeant l’embryon dans l’azote liquide ce qui n’entraîne aucune cristallisation. En outre, il semblerait que les embryons vitrifiés résistent mieux à la décongélation : "Chez les couples que nous suivons, pratiquement 100% de ces embryons restent intacts après la décongélation, contre 50% des embryons ayant subi une congélation lente. Avec la vitrification, on augmente les chances d’un transfert utérin et on optimise l’ensemble de la prise en charge des patients en AMP", souligne encore le Dr Sifer.

Selon le Dr Silvia Alvarez, gynécologue au centre parisien d’AMP d’Eylau-Muette, les "taux de survie des embryons seraient de 84% après vitrification, contre 71% avec la congélation classique". Le Pr Olivennes soulève, lui, les "problèmes pratiques non négligeables liés à cette technique" : "cette méthode prend du temps : elle est réalisée de façon individuelle, manuelle, par une technicienne, alors que la congélation classique est faite par automates".
Il note également que si la vitrification des embryons offre un avantage incontestable lorsqu’elle est réalisée au stade de blastocyste (5 jours), elle est plus controversée pour des embryons de 2 ou 3 jours.

La Croix (Pierre Bienvault) 18/08/11 – AFP 17/08/11 – Journal International de Médecine (Amandine Ceccaldi) 18/08/11 – Le Figaro.fr (Martine Betti-Cusso et Christophe Doré) 27/08/11 – Information hospitalière.com 24/08/11 – Maxisciences 17/08/11 – Romandie News 17/08/11 – Ouest-France 17/08/11 – TF1 News 17/08/11

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