Dans un rapport communiqué mercredi, une commission spéciale sur l’évolution de la « loi concernant les soins de fin de vie » [1] au Québec opte pour un nouvel élargissement (cf. Euthanasie au Québec : une consultation avant de l’élargir aux personnes atteintes de maladie mentale ?). Elle recommande qu’« une personne majeure et apte puisse faire une demande anticipée d’aide médicale à mourir à la suite d’un diagnostic de maladie grave et incurable menant à l’inaptitude », comme la maladie d’Alzheimer ou d’autres troubles neurocognitifs.
Pour conserver un cadre, la commission suggère que cet élargissement ne concerne pas les « personnes dont le seul problème médical est un trouble mental » (cf. Face aux dérives euthanasiques au Québec, un appel aux personnes souffrant de troubles mentaux : « Tu es indispensable »). Elle mentionne encore le caractère « libre et éclairé » de la demande formulée à un médecin. Une personne de confiance serait chargée de « réclamer le traitement de la demande au moment opportun ». Si la personne est effectivement atteinte de « souffrances physiques ou psychiques, y compris existentielles, constantes, insupportables et ne pouvant être apaisées dans des conditions jugées tolérables », le médecin doit alors y « donner suite sans délai ».
La commission s’est basée sur des « consultations publiques » et estime que son rapport reflète le souhait de la société québécoise. Actuellement, « seule une personne apte » à donner son consentement peut demander l’aide médicale à mourir, ce qui « exclut » les personnes atteintes de démence.
Le rapport a été remis à l’Assemblée. Le dépôt d’un projet de loi allant dans le sens de ces recommandations revient au gouvernement. Le ministre de la santé y serait favorable (cf. Québec souhaite étendre l’aide médicale à mourir aux personnes atteintes d’Alzheimer.)
[1] L’aide médicale à mourir a été légalisée avec cette loi en 2014 au Québec. Il s’agissait alors de la première province du Canada à l’autoriser.
Source : La Presse, Tommy Chouinard (8/12/2021)