Mercredi dernier, les députés tchèques ont autorisé les couples homosexuels à contracter des « partenariats »[1], mais ils ont refusé de légaliser le mariage homosexuel. L’adoption est quant à elle autorisée si l’un des partenaires est le parent biologique. Le projet de loi est maintenant soumis au Sénat.
« Nous n’avons pas atteint l’égalité réelle », a déclaré le ministre des Affaires européennes, Martin Dvořák (cf. Genre : La République tchèque conditionne le changement à l’état civil et la Hongrie interroge ses citoyens). La commissaire tchèque aux droits de l’homme, Klára Šimáčková Laurenčíková, estime quant à elle que « la République tchèque légalisera le mariage pour tous à l’avenir ».
Le sujet anime la société tchèque « depuis longtemps ». En septembre de l’année dernière, 66 grandes entreprises ont déclaré dans une lettre ouverte que « l’ouverture du mariage aux personnes du même sexe serait bénéfique pour l’économie ». Il s’agissait d’une réponse au veto annoncé du président tchèque de l’époque, Milos Zeman. En juin 2022, il avait en effet déclaré qu’il opposerait son veto à un projet de loi visant à autoriser « le mariage pour tous ». Cela n’a pas bloqué le processus puisque le président n’a pas de pouvoir exécutif en République tchèque.
Peu après, un groupe de 54 députés tchèques a déposé un amendement visant à inscrire dans la Constitution que le mariage est l’union d’un homme et d’une femme. Le gouvernement a ensuite commencé à préparer une modification du code civil. Cette modification a été acceptée en juillet de l’année dernière en première lecture.
Le vote de mercredi à la chambre basse est un « compromis » entre les partis de gauche et libéraux et les conservateurs. La position du Premier ministre Petr Fiala n’est pas connue. Son gouvernement n’a pas pris position dans le débat.
[1] La législation sur le « partenariat » a été introduite en 2006 en République tchèque.
Sources : Expatz.cz (29/02/2024) ; Euractiv (29/02/2024)
