Risques médicaux et consentement dit ”éclairé

Publié le 14 Avr, 2009

Economiste à l’Inserm, Valérie Seror, a, dans un travail sur le dépistage de la trisomie 21 (cf. Synthèse de presse du 08/01/09), étudié la perception des risques médicaux par les patients dont l’éthique médicale demande, de plus en plus, le consentement "éclairé".

Dans son étude, Valérie Seror a "confronté les motivations à l’origine des décisions des pouvoirs publics – qui financent le dépistage de cette maladie – et des femmes enceintes auxquelles cette procédure est proposée".

Depuis 1997, toutes les femmes enceintes se voient proposer, en plus d’une échographie, un dosage sanguin de marqueurs connus pour être associés à une forte probabilité de trisomie du fœtus. Si ces dosages révèlent un certain risque de trisomie, on leur propose de pratiquer une amniocentèse, ce prélèvement de liquide amniotique comportant un risque élevé de fausse-couche. Enfin, si les femmes acceptent l’amniocentèse et si celle-ci confirme la trisomie de l’enfant, elles devront encore choisir entre avorter ou poursuivre leur grossesse.

Quant aux pouvoirs publics, "la question des risques est pensé sur d’autres critères" : "éthiques et économiques". Ils ont fixé le seuil du risque révélé par les marqueurs à partir duquel l’amniocentèse est remboursée en estimant, d’une part, que le risque de fausse-couche par amniocentèse n’était pas supérieur à celui d’avoir un enfant trisomique et, d’autre part, en évaluant le coût de la prise en charge d’un enfant trisomique.

Revenons aux femmes qui sont supposées poser ici un choix "éclairé". L’enquête réalisée par Valérie Seror révèle que si 40% des femmes n’ont pas conscience que le dépistage par échographie et/ou tests sériques peut les engager dans une série de décisions importantes (jusqu’à une interruption médicale de grossesse – IMG), 80% des femmes acceptent l’amniocentèse.

Libération (Corinne Bensimon) 14/04/09

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