Royaume-Uni : la congélation des ovocytes et des embryons multipliée par 5 depuis 2013

Publié le 1 Juil, 2020

Selon le Human Fertilisation and Embryology Authority (HFEA), « près d’un tiers des transferts d’embryons chez les femmes de moins de 35 ans » aboutissent à la naissance d’un enfant au Royaume-Uni. Des parcours moins financés par le NHS[1] malgré les directives britanniques qui stipulent que « les femmes de moins de 40 ans doivent bénéficier de trois cycles complets de FIV[2] ». « En 2018 en Ecosse, 60% des traitements étaient financés par le NHS, contre 45% en Irlande du Nord, 41% au Pays de Galles et 35% en Angleterre » a indiqué le professeur Adam Balen, porte-parole du Collège royal des obstétriciens et gynécologues pour la médecine reproductive, qui juge que « la FIV est rentable ».

 

En 2018, « le taux de natalité moyen par embryon transféré était de 23 % pour toutes les patientes ayant eu recours à la FIV, mais il était de 31 % pour les moins de 35 ans, contre moins de 5 % pour les patientes de 43 ans et plus qui utilisent leurs propres ovocytes ». Ce taux est de 10% pour les femmes de plus de 40 ans, et passe à 25% quand elles recourent à un don d’ovocyte.

 

En raison de « l’amélioration et à la banalisation des techniques de congélation », « le nombre de cycles de stockage d’ovules et d’embryons a été multiplié par cinq » depuis 2013, « pour atteindre un peu moins de 9 000 cycles en 2018 ». Les transferts d’embryons congelés aboutissent à une naissance pour 24,8 % d’entre eux, contre 22,7% pour les transferts d’« embryons frais ». Désormais, « les médecins congèlent de plus en plus tous les embryons de chaque cycle de FIV, et pas seulement ceux “de rechange” ». « Ce qui donne plus de temps au corps d’une femme pour revenir à la normale après le processus physiquement difficile de la stimulation ovarienne ».

 

Par ailleurs, le taux de naissances multiples à l’issue d’un parcours de PMA est de 8 %, « son niveau le plus bas depuis 1991, où ce taux était de 29,1 % » : des recherches ont montré que « l’implantation de plus d’un embryon n’augmente pas les chances d’avoir un bébé ». Des résultats dont Sally Cheshire, la présidente du HFEA s’est réjouie estimant que les naissances multiples « font peser une charge supplémentaire sur le NHS ».

 

L’infertilité est « la deuxième raison la plus fréquente pour les femmes en âge de procréer de consulter leur médecin traitant » a indiqué le Pr Balen.

 

 

Pour aller plus loin :

PMA, la marchandisation du désir d’enfant

PMA : la durée de stockage des embryons influe sur l’issue de la grossesse

Congélation des embryons et risque de cancer accru : une étude danoise

PMA : la culture d’embryons responsable d’anomalies du développement placentaire et de la croissance fœtale

Risque d’asthme chez les enfants conçus par AMP : un lien de plus en plus clair

 


[1] National Health Service.

[2] Fécondation in vitro.

The Guardian, Helen Pidd (30/06/2020)

Partager cet article

[supsystic-social-sharing id='1']

Synthèses de presse

Mexique : un 14e Etat dépénalise l’avortement
/ IVG-IMG

Mexique : un 14e Etat dépénalise l’avortement

Au Mexique, le Congrès de Puebla a approuvé la dépénalisation de l'avortement jusqu'à 12 semaines de grossesse. Cet Etat devient ...
Canada : une femme handicapée accusée d'être « égoïste » parce qu’elle refuse l'euthanasie
/ Fin de vie

Canada : une femme handicapée accusée d’être « égoïste » parce qu’elle refuse l’euthanasie

« Vous êtes égoïste. Vous ne vivez pas, vous vous contentez d’exister » a déclaré une infirmière à une femme souffrant d’une ...
Irlande : une femme souffre de stress post-traumatique après la destruction de ses embryons
/ PMA-GPA

Irlande : une femme souffre de stress post-traumatique après la destruction de ses embryons

Une femme dont les cinq embryons stockés dans une clinique de fertilité ont été détruits, souffre désormais d’un syndrome de ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres