Royaume-Uni : une fois 10 familles créées, le sperme part à l’étranger

Publié le 16 Jan, 2024

« J’ai été très choquée de voir que le donneur de mon enfant était désormais disponible à l’exportation pour fonder quinze familles supplémentaires à l’étranger. J’avais cru comprendre que le maximum serait de dix familles, et non de vingt-cinq » explique Jenny, une mère célibataire qui a eu recours à un don de sperme (cf. PMA avec donneur : une « dette existentielle » ?).

De nombreuses personnes ignorent cette possibilité. En effet, selon le cadre règlementaire défini par la Human Fertilisation and Embryology Authority (HFEA), le sperme d’un donneur ne peut être utilisé que pour un maximum de dix familles au Royaume-Uni (cf. Au Royaume-Uni, 50 fois plus de cycles de PMA avec donneurs en 30 ans). Toutefois, des banques de gamètes privées exportent le sperme de certains donneurs à l’étranger lorsque la limite de dix familles est atteinte (cf. Banques de sperme : Comme le Danemark, la Norvège se met à l’export). Des donneurs qui ne sont pas connus par avance.

Les détails sur l’exportation sont souvent précisés dans les documents juridiques ou dans les termes et conditions du contrat. La plupart du temps, ils ne figurent pas sur le profil du donneur ou dans la foire aux questions (FAQ). Au contraire la FAQ de la London Sperm Bank (LSB) indique uniquement que « selon la loi britannique, le sperme provenant de donneurs basés au Royaume-Uni peut être utilisé pour créer jusqu’à dix familles au Royaume-Uni ». « En tant que banque de sperme agréée par la HFEA, nous devons veiller à ce que cette limite ne soit pas dépassée » précise-t-elle.

C’est en visitant le site qu’Emily, mère célibataire, a découvert que le donneur auquel elle avait eu recours, avait atteint le nombre de dix familles et « qu’il était maintenant ouvert à l’exportation ». Pourtant elle avait choisi spécifiquement une banque de sperme britannique pour la limite de dix familles car, pour elle, « il était important de limiter le nombre de frères et sœurs possibles » de son enfant. Une crainte partagée par Jenny qui a « l’impression d’avoir été dupée sur quelque chose d’extrêmement important pour [elle] et qui pourrait affecter [son] enfant à l’avenir ». En effet, l’exportation du sperme rendra plus difficile le contact entre son enfant et ses frères et sœurs si, à 18 ans, il souhaite les rencontrer (cf. Royaume-Uni : les jeunes de 18 ans nés par PMA pourront accéder aux informations sur leur donneur).

 

Source : Bionews, Grace Halden (15/01/2024) – Photo : iStock

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