Dans un communiqué de presse du 13 février, la Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP) a présenté 6 propositions « concrètes et innovantes » « afin de densifier et de moderniser l’accompagnement des personnes en fin de vie ». Des idées proposées alors que la Convention citoyenne suit son cours effaçant les soins palliatifs derrière l’« aide active à mourir » (cf. Convention citoyenne : l’« aide active à mourir » monopolise le programme).
Un droit aux soins palliatifs « trop peu appliqué »
En effet, Claire Fourcade, présidente de la SFAP, rappelle qu’accompagner la vie jusqu’à son terme est au cœur de la vocation des soignants. Cependant, le droit à l’accès universel aux soins palliatifs, promis depuis une loi de 1999, est « trop peu appliqué puisque 2/3 des personnes qui en auraient besoin n’en bénéficient pas » dénonce-t-elle. Par ailleurs, le nombre de personnes âgées de 75 ans et plus, représentant 10% des Français, devrait doubler d’ici 2070 pour atteindre près de 18% du total de la population.
La SFAP fait le constat de trois maux qui affectent les soins palliatifs : un manque quantitatif, l’écart grandissant entre le mode d’accompagnement actuel et les attentes, et le manque de formation et de soignants (cf. Soins palliatifs : fermeture d’un service faute de médecin).
Des propositions concrètes
Face à ce constat, la SFAP avance 6 propositions. Il s’agit tout d’abord de mesures permettant d’accompagner les malades sur tout le territoire grâce à « la mise en place d’un dispositif territorial de soins palliatifs » et à la « priorisation des soins palliatifs dans les contrats d’objectifs et de moyens (CPOM) des établissements sanitaires et médico-sociaux ».
La SFAP propose aussi le déploiement des soins palliatifs dans chaque lieu de vie en favorisant « l’implication des libéraux dans l’accompagnement palliatif pour développer la prise en charge à domicile, et systématiser le suivi dans les EHPAD ». Elle envisage aussi « la création de nouveaux lieux de vie pour les personnes dans l’incapacité de rester à domicile mais qui ne nécessitent pas une hospitalisation », comme des maisons ou appartements coordonnées de soins palliatifs (cf. Soins palliatifs : les bénéfices des hôpitaux de jour).
Elle promeut également la formation des acteurs en soins palliatifs, en incitant à « la création d’un master IPA mention soins palliatifs, pour démultiplier le nombre d’intervenants spécialisés en soins palliatifs » et à la « mise en place d’un programme ambitieux de formation initiale et continue en soins palliatifs pour les médecins généralistes, ainsi que l’identification de médecins généralistes référents sur un territoire donné » (cf. Soins palliatifs : la création d’un collège national professionnel en 2023).
Claire Fourcade rappelle que « l’accompagnement de nos concitoyens en fin de vie est sous-dimensionné et mérite d’intégrer de nouvelles attentes ». Et interpelle : « Rendons effective la promesse déjà inscrite dans la loi, plutôt que de chercher à tout prix à la changer : des soins palliatifs pour tous, partout et adaptés à chacun ! ».
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