Dans un communiqué du 20 avril, l’enseigne Monoprix annonçait l’ouverture de son « espace santé », un espace qui comprend une cabine de téléconsultation. Cette annonce a provoqué la réaction de l’Ordre des médecins qui « rappelle avec fermeté que, selon l’article R.4127-19 du code de la santé publique, “la médecine ne doit pas être pratiquée comme un commerce“ ».
Les cabines de téléconsultation développées par l’entreprise Tessan et déjà implantées dans deux Monoprix depuis quelques jours, sont équipées d’un tensiomètre, d’un thermomètre et d’un otoscope. Pour le Dr Jérôme Marty, président de l’Union française pour une médecine libre Syndicat (UFML-S), il s’agit d’« une dérive de marchandisation du soin ». « C’est un vrai problème de mettre un médecin dans un local commercial », juge-t-il.
« La prise en charge de patients exclusivement en téléconsultation porte atteinte aux exigences déontologiques de qualité, de sécurité et de continuité des soins », estime l’Ordre qui rappelle également que « la téléconsultation doit être inscrite dans le parcours de soins coordonnés ». Pour le conseil national de l’Ordre des médecins, cette annonce est d’autant plus regrettable que « l’expérience de cette première année de crise sanitaire a cruellement mis en évidence les trop nombreux dépistages et consultations suspendues du fait de la pandémie », mettant en exergue « la nécessité d’un examen présentiel et d’un examen clinique, plus que jamais fondamentaux à ce jour ».
Dans son communiqué, l’Ordre des médecins demande au Gouvernement de « réagir avec fermeté pour défendre les principes régissant l’organisation des soins en France, et pour protéger l’acte médical au service des patients ».
Sources : CNOM (20/04/2021) ; Quotidien du Médecin, Léa Galanopoulo (21/04/2021) – Photo : Steve Bussinne de Pixabay