Tuer n’est pas et ne sera jamais un acte médical”…

Publié le 9 Jan, 2006

Laurence Tramois, la médecin qui vient d’être envoyée devant la cour d’assises de Dordogne pour complicité d’empoisonnement (cf revue de presse du 06/01/06) réagit aujourd’hui dans le quotidien le Figaro. Elle se dit choquée et surprise de ne pas avoir obtenu un non-lieu comme dans l’affaire de Vincent Humbert. "Il y a deux poids, deux mesures" estime-t-elle.

Le procureur de la république de Périgueux a refusé de faire le lien entre les 2 affaires. "Ici, nous ne sommes pas dans un dossier d’euthanasie passive. Il y a eu une décision solitaire du médecin, qui a donné des prescriptions directement sans consulter la famille" explique-t-il.

Louis Puybasset, professeur d’anesthésie-réanimation au groupe hospitalier Pitié-Salpétrière revient sur la réaction de Marie Humbert lorsqu’elle a appris son non-lieu. Il considère que la loi Leonetti d’avril 2005 a pour objectif d’assurer dignement la fin de vie. En revanche, si on veut légaliser le suicide assisté, il rappelle que "tuer n’est pas et ne sera jamais un acte médical". Il considère, à voir la réaction et la revendication de Madame Humbert, que la mort de Vincent a été instrumentalisée par les adeptes de l’euthanasie. Il rappelle d’ailleurs les propos des médecins rééducateurs de Vincent Humbert qui soulignaient qu’au moment du décès de Vincent, le plan média avait été tellement énorme qu’ils avaient eu "l’intime conviction" qu’un mouvement militant très expérimenté dirigeait les opérations.

Enfin, dans le quotidien Le Monde, un lecteur réagit à l’expression "Mourir dans la dignité". Il s’interroge sur ce qui constitue l’essentiel de l’homme : "parce que quelqu’un souffre, parce qu’il est un malade atteint de détérioration cérébrale, parce qu’il est totalement démuni et dépossédé, est-il moins digne d’être un homme ?". Il considère que la vraie dignité consiste à témoigner du respect à un malade. "Faudra-t-il arriver à dresser la liste des états indignes dans lesquels on jugera que se trouve un malade pour décider de sa mort ?" conclut-il.

Le Figaro (Sophie Austruy) 07/01/06 – Le Monde 07/01/06

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