Le 4 juin, après une cyberattaque « majeure » par ransomware, le King’s College Hospital [1], Guy’s [2] et St Thomas, les principaux hôpitaux du centre de Londres dépendant du NHS, ont dû annuler toutes les opérations et analyses sanguines non urgentes. Les services de médecine générale du sud-est de Londres, dans les arrondissements de Bexley, Greenwich, Lewisham, Bromley, Southwark et Lambeth, ont également été impactés par l’incident.
Selon une source proche du NHS, les transfusions sanguines ont elles aussi été affectées, des tests sanguins ne pouvant être effectués. En outre, certains patients ont dû être transférés en urgence vers d’autres centres.
« Nous faisons de notre mieux pour minimiser l’impact »
Lundi, Synnovis, la société qui gère notamment les analyses de sang et les prélèvements du NHS dans six arrondissements de Londres, avait indiqué avoir subi une importante cyberattaque, dont les conséquences ont atteint des dizaines de milliers de patients.
« Ce genre d’attaque peut arriver à n’importe qui, à n’importe quel moment et, malheureusement, les individus qui en sont à l’origine n’ont pas de scrupules quant aux personnes que leurs actes affectent » a indiqué l’entreprise. « Nous faisons de notre mieux pour minimiser l’impact et nous resterons en contact avec les services locaux du NHS pour tenir les gens au courant de l’évolution de la situation » a précisé le porte-parole de Synnovis.
Il a été demandé aux médecins généralistes d’annuler toutes les demandes non urgentes. Le personnel hospitalier a, lui, été invité à ne demander des prélèvements sanguins en urgence que pour les patients nécessitant des transfusions.
« La sécurité des patients est notre priorité »
Le porte-parole du Gouvernement a indiqué que les services d’urgence restent disponibles. Les patients peuvent y accéder normalement. Il a également précisé que « le ministère de la Santé, le NHS England et le National Cyber Security Centre travaillent ensemble pour enquêter sur l’incident ». « Nous continuerons à fournir des mises à jour sur l’impact sur les services et sur la façon dont les patients peuvent continuer à recevoir les soins dont ils ont besoin ». « La sécurité des patients est notre priorité » a-t-il souligné.
Le NHS England a déclaré un incident de niveau 3, le deuxième niveau d’alerte le plus élevé.
Steve Sands, expert en cybersécurité du Chartered Institute for IT explique que la menace des ransomwares constituent désormais un « danger permanent pour les institutions sensibles, des écoles aux hôpitaux ». « Leurs auteurs attaqueront toute organisation dont les cyberdéfenses ne sont pas suffisamment solides ».
L’incident pourrait prendre « des semaines ou des mois » avant d’être résolu.
Complément du 17/06/2024 : D’après les chiffres du NHS England, environ 1 600 opérations et consultations ont dû être annulées par les hôpitaux londoniens au cours de la semaine qui a suivi la cyberattaque. Entre le 3 juin et le 9 juin, les deux grands hôpitaux de la capitale les plus touchés, King’s College et Guy’s and St Thomas’, ont reporté 832 interventions chirurgicales. Il s’agissait entre autres d’opérations de cancérologie, de transplantations d’organes et de césariennes planifiées.
[1] L’hôpital King’s College gère l’hôpital universitaire Princess Royal, l’hôpital Royal Brompton.
[2] L’hôpital Guy’s gère l’hôpital pour enfants Evelina London, ainsi que l’hôpital Harefield.
Sources : The Independent, Rebecca Thomas, Amy-Clare Martin et Kate Devlin (04/06/2024) ; BBC (04/06/2024) ; The Guardian, Denis Campbell et Dan Milmo (14/06/2024)
