Une lettre ouverte pour rejeter l’euthanasie

Publié le 5 Juin, 2013

 Dans un avis rendu public le 14 février dernier, le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) s’est dit favorable à la “sédation terminale” (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 15 février 2013). Réagissant à ce dernier, 55 médecins du département de Saône-et-Loire ont signé une lettre ouverte dans laquelle ils font part de leur “incompréhension“. Ils interpellent le Cnom : “vous envisagez la possibilité d’une sédation, adaptée, profonde et terminale dans certaines situations exceptionnelles […]. Vous précisez que cette sédation pourrait être envisagée par un collège, mais aussi que l’interdit fondamental de donner délibérément la mort à autrui ne saurait être transgressé par un médecin agissant seul. C’est donc bien l’euthanasie ou le suicide assisté par décision collégiale que vous évoquez“. Les praticiens de Saône-et-loire s’interrogent: “Pourquoi l’interdit de donner délibérément la mort à autrui par un médecin seul deviendrait licite quand la décision serait prise par un collège de personne?“.

 

Dans cette lettre ouverte, les médecins se disent “ébranlés” et souhaitent réaffirmer deux choses: d’une part “[leur] devoir d’humanité“, c’est-à-dire: “accompagner nos patients et leurs familles sans vouloir transgresser cet interdit de tuer. […] Le seul moyen de respecter [la dignité de ceux-ci] et de respecter notre éthique médicale est de faire ce choix unique des soins palliatifs“. D’autre part, “[leur] désir d’être fidèle à [leur] serment: “Chaque médecin […] promet de ne jamais provoquer la mort délibérément“.

 

Enfin, ils tiennent à rappeler leur expérience: “la majorité des demandes d’euthanasie proviennent des familles et pas des patients eux-mêmes. Ce que veulent les gens, c’est ne pas souffrir, pas qu’on les tue“. Et d’ajouter: “Nous, médecins, nous avons donné notre vie pour nos patients. ce sont des personnes importantes à qui on prend le temps de parler et donner sens à leur vie. L’expérience montre que si le malade a du soutien, s’il a pu donner sens à sa vie, il peut aller jusqu’au bout“.

 lejsl.com 05/06/2013

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