Une proposition de loi visant à « garantir le droit à vieillir dans la dignité et à préparer la société au vieillissement de sa population » est portée par Jérôme Guedj, député socialistes et apparentés (NUPES), et 30 de ses collègues.
« L’objet de cette proposition de loi est d’embrasser tous les enjeux de la transition démographique et de proposer de réformer de manière systémique notre arsenal institutionnel, juridique et social, afin d’adapter la société au vieillissement », précise l’exposé des motifs.
Une approche globale
Trois priorités sont identifiées : adapter notre société au vieillissement, prévenir la perte d’autonomie et mieux prendre en charge les personnes. Urbanisme, habitat, transports, aide à domicile sont repensés. Le texte propose notamment de développer les « Maisons des Générations » pour « lutter contre l’isolement et favoriser les liens intergénérationnels à travers de nouveaux espaces de convivialité », ou encore de « renforcer la garantie pour les personnes âgées d’accéder aux services publics autrement que par voie dématérialisée ».
Quel regard sur les personnes âgées ?
La proposition de loi veut également s’attaquer aux discriminations à l’égard des personnes âgées. « La représentation négative de la vieillesse peut avoir des conséquences néfastes sur l’image d’elles‑mêmes des personnes âgées », peut-on lire à l’article 28.
Alors que se prépare un futur texte sur l’euthanasie et le suicide assisté en France, l’AD-PA[1] appelle à ce que des moyens financiers soient déployés « pour que les personnes âgées vivent dignement avant que la question de leur fin de vie soit posée ». En effet, avertit l’association, « il ne saurait être question d’inviter des personnes âgées à mourir parce qu’on ne leur aurait pas donné les moyens de vivre leurs dernières années correctement ».
Une question de priorité
Mais pour le moment, « les personnes âgées vivent mal et meurent mal, et souvent isolées, car elles ne sont pas suffisamment bien accompagnées à domicile et en établissements », constate l’AD-PA.
Pour tenter de faire oublier l’abandon du projet de loi grand âge lors du précédent quinquennat, la majorité a, elle aussi, une proposition sur le sujet (cf. Une proposition de loi sur le grand-âge pour oublier la promesse non tenue ?). Elle est en cours d’examen par la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale.
En matière de fin de vie, quelle sera la priorité du législateur ? L’avocat et essayiste Erwan Le Morhedec interroge sur twitter : « quand il y aura de 100.000 à 600.000 centenaires (et leurs enfants de 75 ans), êtes-vous certain que l’euthanasie ne sera jamais un choix économique ? »
[1] Association des Directeurs au service des Personnes Agées
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