Une start-up commercialise l’accès à des « bio-ordinateurs »

Publié le 7 Juin, 2024

La startup suisse FinalSpark vend désormais l’accès à des bio-ordinateurs, qui utilisent jusqu’à quatre organoïdes de cerveau humain vivants connectés à des puces de silicium (cf. « Brainoware » : un « ordinateur hybride » composé d’électronique et de tissu cérébral humain). L’intérêt de ces systèmes est leur consommation d’énergie : le cerveau humain ne consomme que 20 W.

Le cerveau humain communique en lui-même et avec le reste du corps principalement par le biais de signaux électriques ; les images, les sons et les sensations sont tous convertis en impulsions électriques avant que notre cerveau ne puisse les percevoir. Le tissu cérébral est donc « hautement compatible » avec les puces de silicium, « du moins tant qu’il reste en vie ».

« Récompenser » les organoïdes pour leur travail

La « neuroplateforme » de FinalSpark fait appel à des organoïdes cérébraux comprenant environ 10 000 neurones vivants, cultivés à partir de cellules souches. Ces petites boules d’environ 0,5 mm de diamètre sont maintenues dans des incubateurs à une température proche de celle du corps, alimentées en eau et en nutriments et protégées de toute contamination bactérienne ou virale. Les organoïdes sont reliés à un circuit électrique par une série de minuscules électrodes bidirectionnelles qui peuvent envoyer des impulsions électriques et mesurer les réponses qui en sortent.

Les organoïdes de FinalSpark sont reliés en réseau. En outre, il est possible de les « noyer » d’hormones de « récompense », comme la dopamine, « lorsqu’ils ont fait du bon travail ».

« Nous encapsulons la dopamine dans une cage moléculaire, invisible au départ pour l’organoïde, explique le cofondateur de FinalSpark, le Dr Fred Jordan. Lorsque nous voulons « récompenser » l’organoïde, nous l’exposons à des fréquences lumineuses spécifiques. Cette lumière ouvre la cage, libère la dopamine et fournit le stimulus voulu à l’organoïde. »

Des préoccupations éthiques ?

Ce domaine de recherche peut mettre « mal à l’aise ». Pour tenter de rassurer, le Dr Jordan rappelle que « l’homme utilise depuis longtemps des êtres vivants pour effectuer des travaux, qu’il s’agisse de la levure qui brasse notre bière ou des chevaux qui tirent les charrues dans nos champs ».

Ces « choses » sont-elles « sensibles » ? « Personne ne le sait vraiment. »

 

NDLR : Outre les questions posées par les organoïdes de cerveau humain qui interrogent la formation de la conscience (cf. Recherche sur les organoïdes de cerveau : une question de conscience), la recherche sur les organoïdes faisant appel à des cellules souches peut poser d’autres problèmes éthiques, dès lors que ces cellules seraient tirées d’embryons humains, conduisant à leur destruction.

 

Source : New Atlas, Loz Blain (28/05/2024)

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