Les corps de « milliers de personnes » en ayant fait don à la science ont été « accueillis dans des conditions indécentes » par l’Université de médecine René Descartes à Paris, et ce pendant des dizaines d’années, affirme une journaliste de l’Express.
« Corps que l’on a laissés pourrir, rongés par les souris, à tel point que certains ont dû être incinérés sans avoir pu être disséqués. Des corps empilés les uns sur les autres, sans aucune dignité et contrairement à toute règle éthique. » Telles sont les révélations.
Les corps donnés à la science servent à « former les futurs médecins mais aussi les praticiens déjà en exercice à s’adapter à de nouvelles techniques ». Ils peuvent aussi être vendus « entiers ou démembrés », y compris aux professeurs de médecine qui « doivent eux aussi payer pour pouvoir disséquer ». « Cette tarification des corps a eu pour conséquence de voir partir, sous le manteau, ce que l’on appelle pudiquement des “pièces anatomiques”, autrement dit des morceaux de corps. »
Mercredi, l’université a publié un communiqué pour annoncer la fermeture administrative immédiate du centre, ordonnée par la ministre de la Recherche, et s’excuser auprès des familles. Frédéric Dardel, maintenant dans l’équipe de Frédérique Vidal au ministère comme conseiller, a été le président de l’université incriminée entre 2011 et 2019. Il a déclaré : « comme je n’avais pas de moyens pour des travaux, j’étais embarrassé ». Une inspection doit être diligentée.
Pour aller plus loin :
L’art funéraire : un nouveau marché ?
L’Express, Anne Jouan (26/11/2019, 27/11/2019) – Le Point, Idriss J Aberkane (27/11/2019)