« Avec l’affaire Lambert, il n’est pas question du débat de la fin de vie, mais de la place laissée aux personnes handicapées dans nos sociétés ». Elle soulève un problème auquel l’Allemagne nazie a répondu avec radicalité par l’extermination de plus de 200 000 personnes handicapées entre 1936 et 1945 : « Faut-il laisser vivre une personne handicapée, dont il nous semble que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue ? »
Par « compassion », l’Allemagne du Reich est passée de la défense d’un « droit d’abréger les souffrances d’un mourant » à celui de mettre fin à la « ‘souffrance’ que constituait la vie d’un handicapé ». Et « la rhétorique est progressive et subtile : en mettant sur le même plan les souffrances liées à la mort et les souffrances de la vie, elle ouvre la voie aux excès de l’euthanasie sur des autrui plus vulnérables ». « Ce faisant, le choix d’apprécier la valeur d’une vie ne fut pas laissée à l’intéressé, au contraire ».
L’incorrect, Bénédicte Colin (24/05/2019) – 1939 – 2019 : 80 ans après l’euthanasie des handicapés