Viviane Lambert raconte : « Pour la vie de mon fils »

Publié le 6 Mai, 2015

La mère de Vincent Lambert a choisi de s’exprimer au travers d’un livre, avant que la décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), qui jugera de l’opportunité de l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation du jeune homme, ne soit rendue dans les prochaines semaines. Une décision attendue après de douloureuses années de « combat » : « Cela fait près de deux ans que dure cette rude, cette âpre confrontation avec des forces qui nous dépassent », dit-elle. De l’hôpital au tribunal, de procédure collégiale en audience, du Conseil d’Etat à la CEDH, « nous attendons encore. Vincent est figé dans le temps ».

 

Cette mère souffre et elle a choisi de se défendre. Avec ce livre, elle veut « nous aider à comprendre les raisons de sa bataille, et sauver son fils ». Elle raconte ces années passées au chevet de son fils, et elle veut faire entendre sa « révolte contre cette injustice ».

 

Elle parle de son combat, « angoissant », « éprouvant », « bouleversant ». Elle dénonce l’absurdité de la situation actuelle et des raisonnements qui voudraient la justifier :

 

  • « Puisque Vincent n’est pas abandonné de ses parents, puisque des médecins sont prêts à le prendre en charge, puisqu’une place l’attend à la maison Béthel où les patients reçoivent les meilleurs soins possibles, pourquoi doit-il rester enfermé à clef dans un hôpital de Reims où l’on ne voit d’autre horizon pour lui que la mort ? C’est absurde. Absurde et révoltant ».

 

  • « On prétend résoudre son handicap par la mort. Mais que fait-on pour qu’il vive mieux avec son handicap ? Vincent ne bénéficie d’aucune vie sociale. S’il était dans un fauteuil adapté, il pourrait sortir ! (…) Ce refus de soins me fait mal. Il est intolérable. Sur le plan physique, il l’a fait régresser. Au départ, il avait au moins de la kinésithérapie… mais si peu. Aujourd’hui, rien. Cela dure depuis octobre 2012. Il s’est raidi. (…) Comme si on l’avait figé dans la situation où ils voulaient le faire mourir, en attendant la fin des procédures ».

 

  • «Et s’il refuse les soins, c’est qu’il ne veut plus vivre. Et s’il ne veut plus vivre, c’est qu’il veut mourir. Eh bien, on va l’y aider ! Avec de tels raisonnements, nous serions nombreux à ne plus être là aujourd’hui ».

 

  • « Vincent serait-il mort au monde à défaut d’être en mort cérébrale, comme on nous le dit aujourd’hui ? En ‘survie artificielle’ ? Tout en moi hurle que ce n’est pas vrai. Je le vois vivre, évoluer, souffrir, se calmer, veiller et dormir. Je le vois parfois réagir à nos sollicitations ? Quand je rends visite à Vincent, je ne passe pas des heures à côtés d’une ‘chose’ sans âme.

 

Malgré tout, « il faut vivre, continuer de se battre auprès de Vincent, pour essayer d’obtenir pour lui un peu plus de confort, lui qui ne reçoit plus que les soins de base ». La décision de la CEDH se fait attendre : « La Cour européenne est notre dernier rempart. (…) Nous sommes suspendus à sa décision : une vie humaine est suspendue à sa décision ».

 

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