Viviane Lambert : “Vincent est innocent et il est condamné”

Publié le 3 Juil, 2014

Le 20 juin dernier, le Conseil d’Etat a préconisé de cesser l’alimentation et l’hydratation de Vincent Lambert (Cf Synthèse de presse Gènéthique du vendredi 20 juin 2014). Dans une interview accordée à l’hebdomadaire Famille Chrétienne, Vivianne Lambert, sa mère, fait part de sa souffrance mais aussi de son espérance, dans l’attente de la décision de la Cour européenne des droits de l’homme. 

 

La décision du Conseil d’Etat a été “une très grande épreuve” déclare-t-elle. Car “Vincent est innocent et il est condamné“. Or, rappelle-t-elle, il est “bien vivant“, des vidéos qui ont été transmises au Conseil d’Etat le montrent. Finalement, précise-t-elle, “on veut retirer à Vincent le minimum qu’on peut donner à quelqu’un pour qu’il vive: l’alimentation et l’hydratation“. Pourtant, “même une personne en fin de vie y a droit. Mais pas Vincent” ajoute-t-elle. “Les gens imaginent qu’il a des tuyaux partout, mais non. Il est simplement sur son lit“. 

 

Sur les alternatives possibles à la prise en charge de son fils, Viviane Lambert précise : “on veut le tuer alors que des établissements sont prêts à l’accueillir et qu’il n’est pas en fin de vie. Si le Dr Kariger ne veut plus de lui, nous pouvons avoir une place dans un autre établissement, par exemple dans l’unité de vie pour patient pauci-relationnels du Dr Jeanblanc, à Strasbourg“. Là-bas, précise-t-elle, “on prendra soin de lui“. 

 

Interviewée sur la décision d’acquittement du Dr Bonnemaison par la cour d’assises de Pau, Vivianne Lambert répond que “c’est le monde à l’envers. Un médecin, qui a fait des choses ignobles, peut repartir libre, gracié. Et, en même temps, un innocent est condamné à mort par le Conseil d’Etat“. 

 

C’est également le point de vue d’Hervé-Marie Catta, ancien avocat et premier secrétaire de la conférence du Barreau de Paris, dans une lettre qu’il adresse au Conseil d’Etat. Il y dénonce “une mise à mort organisée“.  “Donner à boire et à manger à quelqu’un de gravement malade serait désormais coupable” écrit-il. “Vous avez-fait du médecin un juge au pouvoir de la mort” poursuit-il. 
Par cet arrêt, le Conseil d’Etat “a fait que la France n’est plus un pays de droit pour les plus faibles“. En conclusion, Hervé-Marie Catta tient a souligner qu’il n’a plus confiance dans la plus haute juridiction administrative qui pour lui était “une garantie des droits du citoyen, et pas seulement pour les dommages de travaux publics. […] Maintenant vous n’êtes plus rien pour la protection ultime du droit à la vie de tout homme, quel que soit son état“. Cet arrêt contredit ainsi l’art. 3 de la déclaration universelle des droits de l’homme qui disait : “L’homme a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne“. 

 Famille Chrétienne (Jean-Claude Bésida) 05/07/2014 – Radio Notre Dame 03/07/2014

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