Zoom sur les risques liés à la RU 486

Publié le 6 Déc, 2005

Revenons sur l’article scientifique du New England Journal of Medicine* sur les risques liés à la prise de la RU 486 (cf. revue de presse du 01/12/05).

La mifépristone (connue sous le nom de RU 486) est prescrite dans le cas d’une interruption volontaire de grossesse (IVG) sans hospitalisation et sans intervention chirurgicale avant le 49ème jour d’aménorrhée. On parle alors d’IVG médicamenteuse.
D’abord c
ommercialisée en Europe, la mifépristone a été autorisée aux Etats-Unis en 2000.

Mais la publication de 4 cas de décès survenus chez des jeunes femmes après une IVG médicamenteuse remet en question les modalités de prescription de la molécule.
Une autopsie et des recherches bactériologiques ont été réalisées sur les tissus prélevés post-mortem. Chez aucune de ces patientes, l’autopsie n’a retrouvé de "produits de conception" dans l’utérus, ce qui laisse entendre que cette complication n’est pas liée à un avortement incomplet. En revanche, les résultats ont montré une infection endométriale à Clostridium sordelli.

Clostridium sordelli est une bactérie qui a déjà été impliquée dans 10 cas de syndromes de chocs toxiques survenus dans le monde (après un accouchement dans 8 observations et après une IVG médicale chez une malade canadienne).

Dans l’immédiat, les auteurs de la publication et la Food and Drug Administration recommandent la vigilance aux médecins et préconisent de modifier la notice d’utilisation de la mifépristone pour prévenir les patientes de la possibilité de cette complication gravissime.

Certains, aux Etats-Unis, remettent en cause l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de la mifépristone. Ils font valoir que puisque 460 000 IVG médicamenteuses ont été réalisées ces dernières années aux USA, le risque de décès par syndrome de choc toxique est de 1/100 000 (et peut être plus si des décès suspects ne sont pas rapportés ou si, ce qui est probable, le diagnostic d’infection à Clostridium sordelli n’est pas fait). Or cette fréquence est supérieure à la mortalité observée après avortement chirurgical précoce (avant la 8ème semaine de gestation) qui serait de 0,1/100 000.

* Fischer M et coll. : « Fatal toxic shock syndrome associated with Clostridium sordelli after medical abortion. » N Engl J Med 2005 ; 353 : 2352-60

jim.fr (Dr Céline Dupin) 05/12/05

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