L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), saisi depuis 2015 sur le sujet de l’édition du génome, a rendu public mercredi « un copieux rapport de 290 pages ». Le député Jean-Yves le Déaut et la sénatrice Catherine Procaccia, auteurs de ce rapport, appellent la France « à ne pas rater le train de ces techniques ‘très prometteuses’ »[1] .
Au terme de 15 mois d’étude, durant lesquels l’OPECST a procédé à deux auditions publiques (cf. CRISPR Cas-9 à l’OPECST : Une tendance favorable à la recherche sur l’homme) et plusieurs missions en France et à l’étranger, les parlementaires formulent des recommandations sur « les nouvelles biotechnologies ». Ils se sont en particulier intéressés à CRISPR, outil permettant d’ « éliminer et d’ajouter des fractions de matériel génétique avec une extrême précision ».
« La France prend du retard en matière de biotechnologies », s’alarme Jean-Yves Le Déaut, « sous l’influence du débat sur les OGM (organismes génétiquement modifiés) ». Par conséquent, l’OPECST n’est « pas favorable à un moratoire sur les recherches » dans le domaine des modifications ciblées du génome. Selon les rapporteurs, « il faut continuer les recherches ».
Concernant les applications en médecine humaine, il y a « de grands espoirs ». Le rapport préconise de se focaliser sur « les modifications de gènes de cellules somatiques », et s’oppose temporairement aux modifications de cellules germinales qui seraient réalisées dans une perspective transhumaniste.
Dans le domaine agricole, « le rapport soutient le développement des nouvelles techniques de sélection végétale ».
Note Gènéthique:
Analyse du rapport à venir par la rédaction de Gènéthique.
Infographie pour comprendre les enjeux de CRISPR sur l’homme.
[1] En France, Sciences Citoyennes dénonce un débat convenu sur CRISPR
AFP (29/03/2017)