Une étude menée par des chercheurs de l’université d’Ottawa montre que « les femmes qui commencent à utiliser des contraceptifs oraux pendant la puberté ou à l’adolescence peuvent ne pas réagir au stress aussi bien que celles qui commencent à utiliser des pilules contraceptives à l’âge adulte, ou n’en utilisent pas du tout ». Cette étude qui a porté sur 75 femmes indique également que « l’utilisation précoce de la pilule contraceptive peut contribuer au développement de troubles liés à l’humeur, tels que la dépression ». Leurs travaux ont été publiés dans la revue Hormones and Behavior.
En utilisant des tests de stress et l’imagerie par résonance magnétique, l’équipe dirigée par Nafissa Ismail, professeur agrégé de psychologie et titulaire de la chaire de recherche de l’université d’Ottawa sur le stress et la santé mentale, et par le Dr Andra Smith, professeur de psychologie à l’université d’Ottawa, a découvert que l’activité du cortex préfrontal des femmes ayant recours à des contraceptifs oraux est supérieure lorsqu’elles effectuent des tâches sollicitant la mémoire. Selon Nafissa Ismail, cette activité accrue « pourrait suggérer que leur cerveau doit travailler plus dur pour arriver aux mêmes résultats que les femmes qui ne prennent pas la pilule ».
Par ailleurs, « les femmes qui ont commencé à prendre des contraceptifs pendant la puberté ne montrent pas la réaction qu’elles devraient avoir lorsqu’elles sont confrontées à un facteur de stress », « leur corps ne réagit pas à ce stress » indique la scientifique qui juge ce résultat « préoccupant » car il suggère que le cerveau de ces jeunes femmes ne s’est pas développé de manière adéquate. Ce mécanisme « pourrait expliquer pourquoi de nombreuses femmes souffrent de dépression une fois qu’elles commencent à prendre des contraceptifs oraux ».
Les contraceptifs oraux « sont utilisés par environ 150 millions de femmes ».
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Ottawa Sun, Bruce Deachman (21/07/2020)
