La Cour Suprême américaine étudie l’affaire Dobbs c. Jackson Women’s Health Organization depuis le mois de septembre, sans qu’aucune décision n’ait encore été prise par les juges. Elle a déjà « été examinée huit fois lors des audiences » de la Cour et chaque fois « laissée de côté ». Cela « signifie probablement que moins de quatre juges ont jusqu’à présent voté pour se saisir de l’affaire ». Celle-ci est issue de l’adoption en 2018 par le Mississippi d’une législation interdisant l’avortement après 15 semaines de grossesse. Plusieurs tribunaux ont jugé que cette loi contredisait l’arrêté historique Roe v. Wade dépénalisant l’IVG aux Etats-Unis depuis 1975.
Le procureur général du Mississippi, Lynn Fitch, a fait appel devant la Cour suprême, dans l’espoir que celle-ci, devenue conservatrice depuis les trois nominations de Donald Trump, remette en cause la dépénalisation. Lynn Fitch voit dans l’affaire Dobbs un « véhicule idéal » pour « revoir et clarifier les aspects les plus obscurs de Roe », en particulier la définition de la « viabilité ». « Nous espérons que la Cour suprême profitera de cette occasion pour agir – elle ne peut pas se permettre de faire l’impasse sur cette question plus longtemps », a déclaré Mallory Quigley, vice-présidente de la communication de la Susan B. Anthony List, une importante organisation pro-vie.
Depuis le début de l’année 2021, plus de 500 lois différentes ont été déposées dans les Etats américains avec l’objectif de limiter les possibilités légales d’avortement. « Même si la Cour rejette finalement le projet de loi Dobbs, les groupes anti-avortement ont tout un arsenal d’autres projets de loi qu’ils prévoient de lui envoyer ».
Sources : Washington Examiner, Nicholas Rowan (28/03/2021) ; Slate, Christophe-Cécil Garnier (28/03/2021) – Photo : Pixabay\DR