« Cérébroïdes » : un outil pour la recherche pas encore prêt pour le développement de thérapies

Publié le 11 Fév, 2020

Dans une étude récente publiée dans le journal Nature[1], des chercheurs de l’Université de Californie San Francisco (UCSF) ont montré que les organoïdes cérébraux (ou cérébroïdes) « ne parviennent pas à reproduire les fonctions élémentaires du développement cérébral humain normal », ou son organisation. « Les cellules des cérébroïdes expriment un mélange de gènes en principe actifs, in vivo, dans diverses aires cérébrales. » Ces résultats ont été obtenus en cartographiant l’expression des gènes qui contrôlent le développement du cerveau humain. « Plus de 235 000 cellules ont été extraites de 37 organoïdes différents, faits par trois différentes méthodes et à partir de quatre lignées de cellules souches différentes. » Puis les schémas d’expression de leurs gènes ont été comparés à ceux issus de 189 000 cellules issues de différentes régions du cerveau à différents moments de développement, analysées post-mortem.

 

Certains ont vanté les organoïdes cérébraux comme « des cerveaux de culture », rappelle le professeur  Arnold Kriegstein de l’UCSF, premier auteur de l’étude. Mais il estime que, d’après leurs résultats, c’est « très exagéré ». Et explique : « Nous avons découvert que les organoïdes ne développent pas les sous-types cellulaires dans leur diversité, ni l’organisation des circuits régionaux qui caractérisent les circuits du cerveau humain normal ». Ce qui limite grandement la possibilité de modéliser la plupart des maladies cérébrales d’après le professeur. 

 

Les chercheurs de l’UCSF estiment néanmoins que les organoïdes restent des outils utiles pour la recherche, dès lors qu’elle ne vise pas « la modélisation de circuits cérébraux spécifiques, qu’ils soient sains ou malades ».

 

 

Note Gènéthique : L’article ne précise pas si les cellules souches utilisées pour cette recherche sont de nature embryonnaires ou iPS.

 

Pour aller plus loin :

Un mini cerveau produit en laboratoire s’active : «Ce n’est qu’un modèle, ça ne mime pas un cortex entier »

Organoïdes de cerveau humain implantés dans des animaux : les chercheurs interrogent l’éthique

Les organoïdes, un outil au service de la recherche

 


[1] Bhaduri, A., Andrews, M.G., Mancia Leon, W. et al. Cell stress in cortical organoids impairs molecular subtype specification. Nature 578, 142–148 (2020). https://doi.org/10.1038/s41586-020-1962-0.

BioNews, Laura Riggall (10/02/2020)

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